ma route avec les mêmes. J’allois alors très lentement, à caufe de la
rapidité des montagnes qu’il falloit grimper. Je me trouvai le 4 à
neuf heures trente minutes du matin fur celle qui étoit la plus
élevée dans cette partie de la chaîne : elle n etoit cependant que de
quatre-vingt toifesau deifus de fa bafe. Mais quoique ces montagnes
ne foient pas hautes par rapport au terrein où elles font fituées, elles
le font beaucoup plus par rapport au niveau de la mer, à caufe que
le fol eft très élevé. Quand je pris la hauteur de cette montagne, je
n’étois qu’à une heure & demie de chemin de Paiudinska, ou j arrivai
le 4 à midi: j’en repartis auffi-tôt.Je paifaile ruilTeaude Padira,
où eft lîtuée une Fonderie de Fer nommée Spaskoe, O n va chercher
la mine dans les environs de Werkhotourie. O n me dit dans ce Hameau
qu’une femme y avoit été dévorée par un Ours au commencement
de l’hiver, Ces fortes d’açcidents font cependant très rares,
quoique les Ours foient très communs dans ces montagnes ; ils font
prefque tous noirs. Ces animaux fe retirent aux approches de l’hiver
, dans des cavernes ou fous de vieux fapins fort touffus ; ils y
paffent cette faifon fans prendre aucune nourriture,
Ces. Peuples vont à la chaife des Ours a la fin de 1 hiver : ils fe
fervent de raquettes pour marcher fur la neige 3 ils font armes de
piques, & amènent avec eux de petits chiens pour agacer 1 animal.
Ils l’attendent hors de fon ençeinte, dans laquelle ils auroient trop de
.défavantage ; parce que la neige y étant très folide,l’Ours y feroit ufage
toutes fes forces : mais dès le moment qu’il en fort il s’enfonce aufli-
tôt dans la neige ; &: pendant qu’il eft occupé à fé débarraffer, les
Chaffeurs le tuent facilement avec leurs piques ( 1 ). Ils ne vont à cette
chafTeque pour la peau & lagraiffe de cet animal, O n trouve dans les
forêts de ces montagnes quantité de Loups, de Renards, de Lievres,
(1 ) J’ai appris ces faits à Spaskoe, & ils m’ont été confirmés â Tobolsk, ainfi que fa
ehaffe 4es Ours blancs, dont je parlerai dans la fuite,