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 fubftitue des  erreurs  à  des  v é r ité s ,  par  l ’ignorance  des  
 travaux I peut-être  inmienfes,  des  Géographes  qui  ont  
 difcuté les relations des V o y a g eu r s . 
 C ’eft  ce  qui  eft  arrivé  à  l’égard  de la  communication  
 d e   l ’Orinoque  avec  la  riviere  des  Amazones ,  établie  
 par  les  anciens  Géographes  ,  fupprimée  par  les  fui-  
 v an ts ,  &   rétablie  par  des  témoignages  authentiques.  
 C ’eft ainft que  la  Californie  eft  redevenue  de  nos  jours  
 une  péninfule,  comme  on  l’avoit  reconnue  au  temps  
 de  fa  d é co u v e r te ,  quoique  depuis  long-temps  elle  fût  
 regardée comme une  ifle  fur les  Cartes. 
 L a   troifieme  partie  traite de  l’Hiftoire naturelle.  L a   
 théorie  p hyfîque  du  globe  terreftre  a  été  de  tous  les  
 temps  l’objet  des  recherches  des  P h ilo foph es,  &   la  
 fource  d ’une  multitude  de  fyftêmes  :  enfants  de  l’imagination  
 &   de  l’e rreur;  ils conduifent  rarement  à  la v é rité  
 :  la  vraie  route  eft  dans la fcience des faits. 
 L es  révolutions  étonnantes  &   fucceffives  arrivées  à  
 notre  g lo b e ,  font  empreintes dans  les  maffes  énormes  
 qui  en  forment  la  charpente  :  leurs  figures  irrégulières  
 font  vo ir  aux  Naturaliftes  la  plus  grande  harmonie r  
 l ’examen  des différentes  matières qui  en  compofent  l’intérieur  
 ,  en  a  dévelopé  l’organifation  ,  l’économie  ;  
 l’ordre  a  fuccédé  à  la  confufion apparente  qui  s’annon-  
 ço it  de  toutes  parts.  Ce s  matières  tranfportées  dans  le  
 laboratoire  du  Chymifte  ,  ont  été  ana ly fé es,  reproduites  
 ;  &   la  N a tu r e ,  furprife  dans  fes myfte re s ,  a  v u 
 éleve r  le  monument  où  la  poftérité  lira  l’hiftoire  du  
 g lo b e   &   de  fes  révolutions. 
 L ’étude  de la na tu re , autrefois le  partage de quelques  
 Philofophes,  eft  devenue  dans  ce  fiecle  éclairé le  goût  
 de la nation :  on  doit à l’efprit  de  recherche qui l’anime ,  
 ces  co lleû ion s   immenfes,  raffemblées  de  toutes  les parties  
 du  globe  :  elles  offrent,  dans  la feule  C a p ita le ,  les  
 dépôts  les  plus  féconds  &   les  plus  lumineux.  Il  feroit  
 peut-être  avantageux  qu’on  s’attachât  moins  à  tout ce  
 iqui tient au m e rveilleux, &  qu’on portât plus d ’attentiorî  
 aux produirions plus communes ;  qu’on les diftribuât par  
 ordre  des  pays  &   des  lieux  où  elles  fe  tro u v en t,  &   
 qu’on  en  formât  des  catalogues  raifonnés.  Ils  feroient  
 les archives de la  nature,  &   les moyens les plus propres  
 à   former  la  géographie phyftque  du  g lo b e ,  fcience qui  
 conftitue  le fondement  de l’édifice. 
 M.  Guettard  eft  le  premier  ,   ce  me  femble  ,  qui  
 nous  ait  donné  des  Cartes  minéralogiques  :  elles  ont  
 pour  objet  une  partie  de  l ’hiftoire  de  la  furface  du  
 globe.  Je  fu iv is ,  en  1 7 5 3 ,   ce  projet  dans  la  defcrip-  
 tiondes V ô g e s .  L a  Sibérie m’a fourni  une  nouvelle  oc-  
 cafion  de  concourir  à  fon  exécution  :  les  réfultats  en  
 font d’autant  plus  intéreffants,  que cette partie du globe  
 nous eft  abfolument  inconnue.  L e s  Ruffes  nous  la pré-  
 fentent  comme  un  nouvpau  P é ro u ,  où  abondent  les  
 mines  d’o r ,  d’a rg en t,  &   les  pierres  précieufes.  Il  eft  
 confiant  qu’on  trouve  de.s  mines  d’or  &   d ’argent  dans  
 les  terreins  glacés de  la S ib é r ie ,  ainfi  que  dans  les ter