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 ger  le danger  de  s’inftruire  dans  tous  les  genres  qui  peuvent lui  
 porter  ombrage. 
 Il eft aifé  de  conclure  de  tout  ce qui  a  été dit dans cet Article  
 que le Gouvernement & l’éducation font la fource du peu de progrès  
 que les Ruffes ont fait dans les Sciences & les A rts, & que ce Peuple  
 fans  génie &  fans imagination en général,  deviendroit  cependant  
 une  Nation  très  différente  ,  à  beaucoup  d’égards  ,  de  celle  qui  
 exifte,  s’il jouiifoit de la liberté. Mais  iroit-il  bien  loin  ?  Je  n’en  
 fais rien. Il feroit peut-être à fouhaiter,  fi l’on en croit M . RouiTeau  
 de  Geneve, que- ce Peuple  n’eût jamais  été  policé. Quoi qu’il en  
 fo it , le regne de l’Impératrice Catherine femble préfager un changement  
 dans l’efprit  général de la Nation ( i ),  Convaincue  que le  
 Savant  qui  réunit  le  génie  de  la  Géométrie fublime a  celui  de la  
 Philofopie & des Lettres, peut, en éclairant fes Peuples, lui faciliter  
 Je  moyen de les mieux gouverner ,  elle offre à ce  Sage un afyle  
 auprès  du Trône ,  &  les  avantages  d’approcher d’une Souveraine  
 qui honore les Sciences & les cultive, Elle appelle le favant Euller,  
 qui s’eft acquis l’immortalité par fes travaux mathématiques. C e  Sa-  
 yant va  inftruire  les Ruffes' une fécondé fois.  Quels  progrès ne feront 
 ils pas  fous  le regne de Catherine ? Déjà  elle  a pris toutes les  
 jtnefures néceifaires  pour  affurer  le  fuccès du pafTage  de Vénus fut  
 le Soleil  ;  plufieurs  de fes  Sujets doivent  l’obferver  dans différents  
 endroits  de  fes  vaftes  Etats.  Elle va  créer une nouvelle Nation  :  
 Pierre le Grand en avoit conçu le projet, formé le plan, & préparé  
 l ’événement ; la  gloire d’y  mettre  la dgrniere main femble rgfervée  
 à l’Impératrice  Catherine. 
 I l )   V o y e z  p a g e   n t f , 
 DES