Tom I, N ° 1V.
INTERIEUR ID U S B HABITATION RUSSE RENDANT TLA NUIT.
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d’Écureu iis, &de différentes efpeees de bêtes fauves. On n’y voit point
d’Ôurs blancs-:-ils fe tiennent plus au Nord fur les bords de la Mer
Glaciale ; mais on en apporte les peaux dans toute la Sibérie. J’ai vû
à Saint-Pétersbourg trois de ces ammatix en vie. L ’Ours blanc eft de
la plus grande férocité. Ceux que j’ai vus à Saint-Pétersbourg étoient
enchaînés à uni poteau au milieu d’une cour : ils navoient'pour
litiere qu’urte couche de glace de cinq à fix pouces d’épaiffeur : elle
avpiifété formée par leurs ordures & la neige fondue. Cet animal eft
beaucoup plus dégagé & pltislèfte que l’Ours noir : il eft plus long
fa taille mieux décidée, & il a un mufeau plus allongé ; il fuifit dé le
voir pour être convaincu quil doit être très prompt à la courfe, &
c’eft de fa vîteffe qu’on a fu tirer parti pour le tuer facilement : il
faut à la vérité êtrefintrépide. O n m’a dit à Tobolsk, & je n’en ai
point d’autre certitude-, qu’on va à la chaffe de ces animaux avec
une fimple pique : ils fe tiennent vers la Mer Glaciale, ou la neige
eft auffi folide que la terré ferme. Ils Courent fur lès hommes avec
une iî grande vîteffe,' que le Chaffeur ne fait qu’un demi tour fur
lui-même pour s’en garantir, & perce en même-temps l’Ours avec
fa pique. •*' -
J’arrivai le même jour à Melechina ( N . 4 ), fi fatigué que je me
propofai d’y paffer une partie de la nuit : je frappai à la première
porte , où j’attendis quelque temps ; tout le monde étoit couché: un
Ruffe vint m’ouvrir, tenant d’une main une louchine (1) pour
m’éclairer , & fon bonnet de l’autre. On voyoit à peine fon-
vifage au milieu de fes cheveux hériffés, & d’une longue barbe
qui lui defcendoit fur la poitrine. Le premier objet qui me
frappa en entrant, fut une vieille femme qui s’étoir endormie en
berçant un enfant fpfpendu dans un panier : fa peau ridée & rembrunie
par la fumée , offroit un objet des plus défagréables. Son ac-
( i ) Morceau de bois allumé 9 dont j ’ai déjà parlé.