génie, aux talents, aux pallions ; & alors le Gouvernement defpote
auroit tout fait en Ruffie. J’ai fait dans ce Pays quelques obferva-
rions qui m’ont paru propres à répandre du jour fur cette matière.
L ’application qu’on en peut faire exige que je rappelle ici quelques
vérités & quelques opinions déjà connues (i).
L ’homme, ainfi que les animaux & les plantes, eft un compofé
de folides , de liqueurs & de fluides ; les fibres , les vailfeaux & les
filieres forment les premiers folides , & les autres leur doivent
leur origine. Dans. l’homme les liqueurs font le chyle, le fang,
& celles qui font formées de cette derniere liqueur , ou qui
proviennent de fa deftruétion.. Ces différentes, fubftances confti.
tuent la machine animale de l’homme ; mais elle fuppofe un
premier moteur qui la mette en jeu , & lui donne la vie. Tous, les
Phyficiens & les Anatomiftes placent ce premier moteur dans le
feu élémentaire ; quelques-uns le nomment efprit univerfel, acide
;vitriolique, le phlogiftique, la matière électrique, &c- C ’eft ce premier
fluide qui donne la vie à tout l’Univers ; mais ileft fi fubtiL, qu’il
n agit fur nos organes que par l’air & les autres fluides fecondaires
qui forment notre atmofphere, & qui ont quelque affinité avec lui.
Le fluide de l’Univers , ou cet efprit univerfel, eft donc la caufe
immédiate du mouvement des liqueurs & des fluides de notre orga-
ïiiktion , & ces liquides produifent dans l’homme les refforts & les
vibrations des vaiflèauxdes n e r f s l e jeu de toute la machine
animale-
Nous refpirons le fluide de l’Univers avec l’air, & il fe trouve
combiné avec les aliments que nous prenons, dans le rapport d’affinité
qu’il a avec ces matières , ou plutôt avec l’air qu’elles contiennent.
Les organes & les fluides de la diggftion font un extrait de
(i) J’ai puifé preiqu’en entier ces vérités & ces opinions dans les OEuvres Phyfîologi?
ques de M. Lecar* Tome L Je cite ici ce- fayant Phyiicien une fois Rput toutes*
ces aliments, & produifent le chyle, où ce fluide univerfel fe trouve
modifié de nduveau. Le chyle eft la première liqueur, & la fource
de toutes les autres ; ces dernieres doivent eonferver par conféquenï
une partie des qualités de la première. Le chyle paffant dans les organes
de la circulation, fe métamorphofe en fang. C e liquide ,
parvenu à fon degré de perfection dans les poumons, le coeur le
pouffe par l’aorte à toutes les parties de la machine, & principalement
droit au cerveau, où il paffe par des filtres des plus déliés, dépouillé
de fon alliage le plus greffier, qu’il laiffe dans le-fang; ôc
c eft l’affembkgepur de cette fubftance précieufe qui forme le fluide
animal ou le fuc nerveux ; il eft le réfultat de cous les aliments transformés
en chyle , en fang , modifié par l’efprit univerfel ,& combine
avec lui. C e fluide, que j’appellerai dans k fuite fuc nerveux ;
& que M. le Cat appelle fluide animal, eft le principal organe dis
fentiment & des facultés de- lame : il exifte chez les animaux ainfi
que chez le» hommes, & peut-être dans les plantes aveclelquelles-
notre formation & notre aecroiffement ont tant de rapport-
C e fuc nerveux fait une efpece de lac dans le cerveau; la moelle'
epiniere en eft le principal fleuve, & les nerfs autant de rivieres ou
de ruiffeaux qui arrofent & vivifient toutes les parties de l'animal-
Les nerfs étant des vaiffeaux , leur ftru<aure eittelle,que les'parois
de ces canaux font faits d autres vaiffeaux beaucoup plus petits; ils
aboutiffent d’une part au cerveau, & de l’autre à la peau, où ils
s’epanouilfent & forment des houpes nerveufes : le fuc nerveux,,
après avoir été filtré dans 1afubftance du cerveau, les fibres de ce:
vifeere le charient , & le verfens immédiatement dans les nerfs : la-
partie la plus grofliere verfée dans la cavité du nerf, devient!« prin- j
cipe du mouvement, & k partie la- plus- épurée de ce fuc nerveux
coule dans les- petits tuyaux des parois-des nerfs-; elle y forme une
continuité, malgré les noeuds dont les- nerfs font parfemés, & devient
l’organe du fentiment- C e fuc nerveux , auifi fubcü que Le