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 D E S   S U P P L I C E S   e t   d e   L’ E X I L : 
 t_ J  n  des  premiers  génies  de  l’Europe  nous  apprend,  dans  fon  
 Hi.ftoire de Rufïïe J[ i ) ,   que Pierre Ier acheva en  1 7 1 1  le nouveau  
 Code de Loix  commencé en  1718  ,  & perfectionné  fous  l’Impératrice  
 Elifabeth. Pierre  Ier défendit, fous peine de mort, à tous les  
 Juges de s’en écartèr,  &  de fuhftituer leur opinion particulière à la  
 Loi  générale.  Cette  Ordonnance terrible fut affichée  ,  &  l’eft en,-  
 pore  dans  tous  les Tribunaux de  l’Empire.  Il avoir défendu,  fous  
 les  mêmes  peines,  aux  Juges  de  recevoir  des  Épices,  &  à tout  
 hommeen place.d’acceptcr des préfents. Moens de la Croix, Chambellan  
 de  l'Impératrice Catherine , &  fa foeur ,  Madame  de Baie »  
 Dame d’atours de l’Impératrice, ayant  été  convaincus d’avoir reçu  
 des préfents ,  Moens  fut  condamné à perdre la tête ;  &  fa  futur  
 favorite  de  l’Impératrice  ,  à  recevoir  onze  coups  de  knout.  Les  
 deux,fels-dç nette Dame , ,l’un Chambellan , &  l’autre Page, furent  
 dégradés, & envoyés en qualité de fimples Soldats dans l’Armée de  
 Perfe  (a),  •  -  •  ...  .  .  *  • 
 .Cette ievirité eft bienrhangéedepuis la mort de Pierre 1«, Tou„  
 resles.Provinces que j’ai parcourues ont des Tribunaux quon appelfe  
 Chancelleries  :  les-Tribunaux qui ont rapport aux affaires civiles &£  
 criminelles  ,  relevent  du  Sénat  ou  du College,de Juftice.  J’ai  vq  
 que  dans  toutes  les Chancelleries: éloignées ; la Juftice s’y vendait  
 prefque  publiquement  ,  &   que  l’innocent  pauvre  étoit  prefqqe  
 toujours  iacrifié au criminel opulent. 
 (i)M/deÿoltaire, Tome I I ,  Chapitre  i }  des Loix, page m . 
 (1) M. de Voltaire, page  177, 
 Tornei,  f f