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 puni févérement. 
 On ne rapporte ces détails minutieux, qu’afin de faire connoître  
 l’étendue du pouvoir defpotique des Souverains de Ruffie. 
 La NobleiTe n’ofe approcher du Trône qu’en tremblant.  La  plus  
 petite intrigue  fuffit pour l’envoyer en exil en Sibérie ,  &  fes  biens  
 confifqués rendent toute  une Famille viôtime de l’adreife du Cour-  
 tifan.  Etant à Saint-Pétersbourg ,  je me trouvai  chez un Etranger,  
 homme en place. Curieux de m’inftruire,  je demandai fi  le Prince  
 Iwan  étoit  mort  ou  en  vie  :  on  me  répondit  tout doucement à 
 III.  Quiconque aura été pendant quelque temps hors du Service, ou ayant quitté l’État  
 Militaire, aura embraflé le Civil ou autre dans notre Service , & voudra  rentrer dans  le  
 Service Militaire , il y  fera reçu ,  s’il en eft reconnu digne , dans le même  rang où il fè  
 trouva ,  en  changeant  ion  titre  en  celui  de Grade Militaire  : mais  fi tous ceux-là font  
 déjà avancés, alors  celui  qui rentre dans le Service Militaire pourra compter fon ancienneté  
 du jour qu’il y fera rentré > ce que nous établirons, afin que  ceux qui fervent en  reçoivent  
 de l’utilité 8c de l’avantage  fur ceux qui ne  fervent pas. De même fi quelqu’un  
 ayant  eu  fon  congé  après avoir fervi dans l’Etat Civil, veut par la  fuite  rentrer dans le  
 meme Etat Civil, ou dans quelqu’autre, excepté le Militaire, on agira à fon égard fuivanc  
 la teneur de cet Article , à l’exception du changement de titre. 
 IV.  Si quelqu un,  après  avoir  quitté notre  Service  ,  fouhaite  d’aller  dans  les  autres  
 Etats  de  l’Europe,  notre Collège  des Affaires  Etrangères  lui donnera  fans  obftacle  les  
 Paiïeports néceifaires, en lui faifant promettre que lorfque les Affaires l’exigeront,  il retournera  
 dans fa Patrie, comme tous  les Gentilshommes qui font fortis de notre Empire,  
 dès qu’on aura  fait  à ce fujet  la publication néceffàire.  Dans  ce  cas-là  chacun eft  obligé  
 d’exécuter  notre volonté  avec  toute la promptitude poffible, fous peine dufequeftre de  
 fes biens. 
 V.  Les Gentilshommes Ruffes  qui auront été au Service des autres Souverains de l’Europe  
 , peuvent, étant de retour dans leur Patrie,  entrer à notre Service,  fuivant leur volonté  
 8c leur  capacité, s’il  y a vacance : favoir ceux qui  auront  été  au Service des Têtes  
 Couronnées ,  dans le même  rang dont ils produiront les Patentes j  &  ceux  qui  auront  
 fervi chez les autres Puiflànces, avec  un rang de moins , comme cela a été réglé par une  
 Conftitution antérieure, 8c qui eft à préfent obfervée. 
 VI. Comme en vertu de ce très gracieux Règlement que nous faiions, nul Gentilhomme  
 Ruffe ne  fera plus oblige de fervir contre fon gré, il ne fera pas non plus employé par nos  
 Départements  , en  aucune Affaire des Terres,  à moins,  qu’un  befoin  extraordinaire ne  
 i exige, 8c pour lors cela ne fera pas autrement ordonné que par un Commandement exprès 
 l’oreille  ,  qu’on  ne  parloit  point  de  ce  Prince  en  Ruffie.  Nous  
 n’étions cependant que trois François dans l’appartement, &  il avoit  
 plus de trente pieds en quarré. La  veille de la mort  de l’Impératrice  
 Elifabeth, on n’ofoit s’informer de fa fanté. Elle étoit morte :  chacun  
 le  favoit, &   l’on  craignoit de  s’en entretenir. 
 La méfiance  dans  laquelle  on vit en Ruffie, & le  filence abfolu  
 de  la Nation,  fur tout ce qui peut avoir quelque  rapport au Gouvernement  
 ou  au  Souverain  ,  font  principalement  fondés  fur  la  
 liberté dont jouiiTent tous les Ruifes fans diftincrion, de crier publiquement  
 , Slowo D ielo  ;  c’eft-à-dire,  je vous dénonce criminel dé 
 iigné de notre  propre main.  II en fera  de même de  la Nobleffe de Smolensko. Pareillement  
 il a été réglé par un  Edit  de Pierre 1er, qu’à Pétersbourg 8c à Mofcou il y auroit au  
 Sénat 8c à fon Comptoir un certain nombre de perfonnes prifes d’entre les Gentilshommes  
 congédiés  du Service, pour  tous les befoins qui peuvent  furvenir. Nous ordonnons que  
 dorénavant il y aura au Sénat trente perfonnes, 8c à fon Comptoir vingt,  lefquelles feront  
 relevées chaque  année. C’eft pourquoi la Chambre Héraldique fera tous les ans la répartition  
 proportionnellement des Gentilshommes qui demeurent dans les Gouvernements, &   
 non de ceux qui font employés au Service-, cependant fans défigner perfonne nommément :  
 mais les Gentilshommes eux-mêmes feront l’éleétion entr’eux dans les Gouvernements 8c  
 Provinces, 8c déclareront feulement aux Chancelleries,  qui eft celui qui aura été élu,  afin  
 qu’elles puiffent en faire leur rapport à la Chambre Héraldique,  8c expédier l'Elu. 
 VII.  Quoique par notre préfente très gracieufe Conftitution, tous les Gentilshommes  
 Ruffes, excepte les Odnodwortzy, jouiront pour  toujours de la liberté, cependant notre  
 attention paternelle envers eux  va encore plus loin, s’étendant à leurs enfants en bas âge,  
 lefquels  nous  ordonnons  que  depuis à préfent uniquement,  pour en être  informés, ils  
 foient déclarés à 1 âge de  douze ans à la Chambre Héraldique, dans les Gouvernements,  
 Provinces  8c  Villes là où il  fera  plus avantageux  8c  plus commode à chacun. En même-  
 temps on  s’informera de leurs peres &  meres ,  8c  autres parents entre les mains de qui ils  
 feront, de ce  qu’on  leur aura fait  apprendre jufqu’à l’âge de douze ans, 8c où ils veulent  
 leur faire  continuer  leurs Etudes. Si  c’eft dans  notre  Empire, dans les différentes Ecoles  
 établies a nos dépens, ou dans les autres Etats de l’Europe, ou dans leurs propres maifons,  
 par des Maîtres favaiits 8c habiles, fi les moyens des parents le  leur permettent. Mais afin  
 que perfonne, malgré notre défenfe expreffe,  n’ait  la  témérité d’élever  fes  enfants  fans  
 tes  inftruire dans les Sciences  convenables à la Nobleffe, nous ordonnons , fous peine de  
 notre  indignation ,  à tous les Gentilshommes qui n’ont pas plus de mille Payfans, de déclarer  
 leurs enfants direéfcement à notre Corps des Cadets, où on leur enfeignera avec le  
 plus grand  foin,  tout ce  qui appartient à l’inftruétion de la Nobleffe} 8c après la fin des