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 Avant  Pierre  Ier  la Rallie  n’a voit que  des Barques  ou  d’autres  
 petits Bâtiments dont on fe fervoit fur le Wolga & fur le Don. Les 
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 fix  millions  fix  cents  quarante  mille  (i),  Suppofant dans  l’état  
 actuel de la Ruflie le même nombre ¿’Habitants, il eft  aifé  de déterminer  
 le produit de la Capitation. J ai extrait des Etats de Finance  
 que j’ai eu entre  les  mains , les  autres revenus de  la Ruffie rapportés  
 dans la Note (t>, & je trouve  le revenu de l’Etat  de treize millions  
 quatre cents  mille roubles en nombre  rond,  ou de foixante-  
 fept  millions  argent  de  France, plus grand de  deux millions  de  
 livres qu’en  171JCet  
 Etat.des re.v.enus  de Ruffie  peut être fojet  à  quelques difcuffions , parce que les  
 variations que le  temps & les circonftances amènent , doivent ^néceiTairement y produire  
 différents changements 3 mais.fi le revenu diminue à quelques égards, il augmente à d’autres  
 ; & dans l’état aftuel où fe trouve la Ruffie, le réfoltat général eft toujours à,peu-près  
 le même. J’ai cru devoir rapporter le détail des.revenus  de Ruffie, tel que je l’ai extrait  
 des Mémoires que j’avois , fans  y  faire  aucune  corredion,  excepté  dans le nombre des  
 mâles  qui  payent la Capitation.  Ils  étoient  confondus  avec  les  femmes.  Il me  paroit,  
 d’après ce détail,  qu’on doit fuppofer en  1767 le revenu de la Ruffie en argent, de treize  
 .millions quatre cents mille roubles en nombre rond,  ou de foixan.te-fept millions argent  
 de  France.  M.  de  Voltaire trouve par  un  Etat  des Finances  de  l’Empire en  1725,  en  
 comptant les  tributs  des Tartares, tous  les  impôts &  tous  les droits en argent, que  le  
 total alloit à treize millions de roubles, indépendamment des tributs en natur-e (*). 
 Depuis 1725  la  Douane a  cependant  confidérablement  augmenté par  les  précautions  
 . qu’on a prifes d’empêcher la contre-bande. J’ai encore foppofe le nombre des Payfans qui  
 ^dépendent.de  la Couronne, de 360000  livres ( ils payent quarante kopykkes déplus que  
 -les Payfans ordinaires ) , tandis  que M. de Voltaire le déçermipe beaucoup plus grand en 
 5 3 72 5. Je n’aipas compris dans le même Etat le revenu des pelleteries qu’on tire de la Sibe- 
 .rie, ni  celui des  apoticaireries 3 mais auffi j’aifuppofé le nombre des mâles  qui payent la.  
 -Capitation , de  fix millions fix cents quarante mille,  tel queM.de Voltaire l’a déterminé  
 ..en  1725  , & on a vu à l ’Article de  laPopulation, que ce nombre devoit être prodigieufe-  
 .ment diminué. Il paroît auffi  que c’eft  pour cette raifon qu’on avoit propofé un nouveau  
 .Règlementpour augmenter la Capitation de quarante kopykkes par tete 3 mais ce Règlement  
 n’a jamais été  exécuté 3 de  en effet, dans l’état des Impôts ordinaires, les Rufïès no  
 font pas toujours en.état  de  les payer.  Les  arrérages depuis 1724 jufqu’en 1747 femon-  
 ,toient à deux millions  cinq cents quatre mille roubles, ou à douze millions fept cents foirante  
 dix mille livres argent de France, que l’Impératrice Elifabeth remit à fes Sujets. 
 J’ai  auffi  fait  entrer  dans l’état ci-deifus,  le revenu  qui provient de la vente de la po-  
 itaffe & de la Wadaifej mais on m’a affiiré en Ruffie, que  ce commerce n’exiftoit plus, ou  
 nu-moins  qu’il étoit .confidérablement diminué , parce qu’il étoit,préjudiciable à la Ruffie,  
 en ruinant les forêts les plus à portée d’être exploitées 3 & l’on fent évidemment la  vérité  
 <le ce dernier fait.  x  . 
 Le nombre des Payfans de la Couronne diminue non-feulement â caufe de la dépopu-  
 lation, mais encore parce que.les Souverains  de Ruffie  font dans 1 ufage de recompenfer  
 leurs Sujets en  leur donnant un  certain nombre de ¡Payfans. Ce  fait eft connu de tout le  
 inonde. 
 Les pelleteries de Sibérie ne produifent pas en argent un auffi grand revenu qu’on l’a tou-  
 fpurs cru. On tranfporte ces pelleteries de quatorze cents lieues, 8c même de deux mille, 
 {*) M. de Voltaire , Tome I , page  .  .. 
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 (1) Voltaire, Tome I , page 5 5. 
 (2)  Revenus  de  VEmpire de Ruffie. Roubles. A rgent   
 .  de France. 
 , Capitation, 6640000 mâles, à 70 kopykkes  .  •  .•  • .  4648000 23 240000 
 Les  Domaines  du  Souverain  ,  de  360000 Payfans ,  à 40 
 kopykkes de  forplus que la Capitation  . I440OO 72OOOO' 
 Les  Cabarets  produifent annuellement,  par la vente de la 
 bierre 8c de l’eau-de-vie1  .  •  •  • 2000000 IOOOOOOOJ 
 Les péages  de  mer Se de terre , &  les Douanes de Pétersbourg, 
  Archangel, Wibourg, Narwa, Rewel, _8c Riga  .  . 4I5OOOO 157 5 oooo' 
 Le Fer Se le Cuivre (*')  •  «•  -  & 240000 1-200000' 
 La  Potaife 8c Wadafle  ...................................... 7OOOO 350000 
 La Rhubarbe  .  r.  >   ^  «• 30000 130000. 
 Le Gaudron, & l’Huile de Poiffon-  . 180000 i)OOO0O‘ 
 • Les Saline»  ••  •  -  «■  —.  _. 1400000 7.000000 
 .Papier Timbré & le Sceau  •  -  •* 200000 .  Ioooooo 
 Les Bains payent un Impôt qui produit  - 14000 70000 
 Le commerce des Toiles pour les Vaiifeaux (**)  . . . I IOOOO 550000 
 Le  revenu7 de la Monnoie  - 23OO0O 115:0000- 
 \ Le revenu de la Pofte 3.3OOOO 1650000 
 Le commerce du TàBâc  .  .  - 76000 380000 
 ' Les droits for le commerce des Grains  • 16OO00 800000 
 Les Conquêtes for la Suede  .  • îdôOO© 500000 
 Les Conquêtes for la Perfe  * yOOOaO 1500000 
 Total ì 3402000 
 4*.) G’eftle produit  des Mines des Domaines da- Souverain. 
 ( * *  )  Ce Commerce a été  donné excluûvemenc à un Particulier , qui rend à la Couronne ce revenu,