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obligé en conféquence de multiplier mes obfervations,
de déterminer les pentes des riv ie re s , & de lever le plan
desterreins que je parcourais. Sans ces différentes opérations
, je ne pouvois m’affurer de I’exa&itude de mes
réfultats : elles demandoient un travail continuel & des
plus pénibles ; mais j ’étois animé par l ’efpérance du
fuccès.
Quand je fus de retour en France, la combinaifon de
cette multitude d’obfervations m’offrit de nouveaux obftacles.
J’étois dans le p ré ju g é , avec plufieurs P h y ficiens,
que le terrein de la Sibérie étoit prodigieufement élevé :
ce p r é ju g é , établi parles V o y a g e u r s , paffoit pour un fait
d é c id é , d’où l’on partoit pour donner des raifons plau-
fibles du grand froid qu’on éprouve en Sibérie.
Perfuadé que tous mes réfultats devoient s’accorder
a ve c cette hypothefe er ron é e , je me faifois illufion fur
tout ce qui y étoit contraire : l’erreur étoit pour moi une
fource de plaiiir : la vé rité parloit envain , j ’étois fourd
à fa vo ix ; mais elle conferva l ’avantage dé jetter tant d’amertume
& de dégoût fur un travail de plus de deux
m o is , que j’avois renoncé à publier cette partie de mon
o u v ra g e , & au baromètre pour toujours.
Je repris cependant ce travail après plufieurs mois, &
je me livrai enfin aux feules obfervations. Un premier
c a lcu l, fait groffiérement, me fit connoître, par l’accord
de mes réfultats, que j ’étois fur la bonne vo ie : j ’abjurai
un préjugé qui étoit démenti par toutes mes obfervations
; je ne confultai plus que les faits. Je réfolus de faire
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un femblable ufage du baromètre dans tous mes v o y a ges.
L ’occafion s’en préfenta de nouveau dans l’examen
de la pendule de longitude de M. Berthou : elle m’obligea
de me rendre à Breft en 1 7 6 5 , où je me réunis à
M. Duhamel qui y fut pour le même fujet.
Ce s dernieres obfervations, combinées avec celles
de mon v o y a g e en S ib é rie , & avec celles que j ’avois
faites en 1 7 5 4 dans les V ô g ë s , m’ont procuré le moyen
de donner le profil de la partie du globe comprife entre
Breft & T o b o ls k , fur une diftance de 16 0 0 lieues environ
, à quelques lacunes prè s, dans les endroits où des
accidents m’ont privé de mes baromètres.
O n trouvera fur les Cartes géographiques de la ro u te ,
toutes les p o fitio n s 'd e s .fofliles. J’ai p rofité , pour la
partie fituée en Europe , des Cartes minéralogiques de
M. Guettard. Les hauteurs de ces pofitions iont déterminées
dans le p ro fil, ainfi que celles des r iv ie re s , des
montagnes, & principalement celles des différents fofliles
que j ’ai vus, C e nivellement m’a procuré l’avantage particulier
de pouvoir exprimer les montagnes fur les Cartes
par des teintes analogues à leurs différentes hauteurs, &
par-là de rendre la nature , obje t trop négligé dans la
Géographie.
J’ai expofé dans des Tables toutes les obfervations
telles qu’elles ont été faite s, & les réfultats corrigés : il
fera facile par ce moyen de s’affurer de leur exa£litude,
ou de les re&ifier. Ce tte méthode m’a paru la plus avan-
tageufe. Quelques découvertes qu’on faffe par la fu ite>
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