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 fait  font beaufoup  plus légères. 
 O n   trouve  en  Sibérie  le  Goulu dans  le  canton  d’Ilimsk,  des  
 Loutres, des Caftors  ,  des Ifatis ,  des Rennes, le Sayga,  efpece de  
 Chevre fauvage  :  celle-ci 3 aîniî que les Loutres & les Caftors, habi.  
 tent principalement le midi de la Sibérie,vers les fources de l’Irtysz,  
 de la IeniiTea, &  de Lobi. Ces derniers animaux &  les Rennes font  
 plus communs au Kamchatka.  On ne les trouve dans le refte  de la  
 Sibérie  que  vers fa partie orientale. 
 Ces  Peuples fe réuniifent par bandes pour  aller à la chaffe de ces  
 animaux  :  ils y vont  à lajîn de  l’hiver, depuis le mois  de Mars juf-  
 qu a la fin  d A v r il,  Si  ils  emportent des provifions pour  plufieurs  
 jours. On m a affuré qu’ils y alloient quelquefois  en raquette, ainfi  
 que je  l’ai rapporté, page 61  ;  mais je n’ai point vu  cet ufage pratiqué  
 en Sibérie, &  il ne me paroît point le plus fuivi. Us prennent  
 les  petits  animaux  avec  des  lacets,  des filets,  & les gros  avec dés  
 trapes.  . 
 Us  fe  vérifient avec  les fourures  les  plus  communes, principalement  
 avec  des  peaux  de Mouton  :  ils  vendent  les  autres  pour  
 payer les Impôts & leur Seigneur, 
 Les Pelleteries d’Ieniffeik font  plus eftimées que celles de Lobi &  
 de la Lena. Je me borne à rapporter ici le nom de tous ces animaux,  
 parce qu ils  font parfaitement décrits dans  l’Hiftoire  Naturelle  du  
 Cabinet du R o i ,  par M« de Buffon &  Daubenton, 
 Les Perdrix &  les Lievres font blancs pendant l’hiver, & les Écureuils  
 gris. Ces animaux reprennent  leur couleur ordinaire pendant  
 l ’été ;  les Perdrix , pendant  qu’elles muent,  & les Quadrupèdes en  
 changeant  de  poil. Quoique quelques autres Pays offrent le même  
 phénomène, j en fus fi  frappé en Ruffie, que je me propofai d’examiner  
 s il avoit fa fource dans  le climat ou dans l’efpece de ces animaux. 
   Je ne reconnus  à l’extérieur aucune différence entre  les Lie— 
 vres de Rüflîe & ceux de France,  finon que la peau des premiers eft  
 plus garnie.  Us ont encore au deffous  des pattes  un  efpece de duvet  
 femblable  à celui des CigneS  ;  au-lieu  que  le  deffous des pattes eft  
 fans poil dans les Lievres de nos climats tempérés. 
 Si la blancheur de ces animaux en Ruffie était l’effet de la rigDueur 
 du  froid ,  ils ne  devroient  pas  blanchir en  les nourriffant pendant  
 l’hiver dans un  poêle.  J ’élevai  à Tobolsk un  Lievre  pendant l’été,  
 dans le deffein de l’emporter avec moi, pour faire cette expérience :  
 elle ne me réuifit pas, mon Lievre  étant mort avant mon départ de  
 Tobolsk ;  mais  ayant  paffé  par Mofcou  à mon retour de Sibérie ,  
 j’eus l’honneur d’y voir Mefdemoifelles Kamenski r la cadette avoit  
 un Écureuil privé -, il étoitdéja gris à la fin d’Octobre, quoiqu’il eut  
 toujours été dans un poêle très chaud. Je ne crois pas ce fait fuffifant  
 pour  décider  la  queftion  ;  mais il  doit  jetterde grands doutes fur  
 l’opinion  de  ceux  qui  croient que la blancheur des Lievres &  des  
 Perdrix-eft un  effet  de  la  rigueur du froid que  ces animaux éprouvent  
 en Ruffie.  Il paroît qu’ils font  d’une  efpece  différente de  ceux  
 de nos  climats. 
 O n   connoît  très-  peu  les  Infectes  de  la  Sibérie & de la Ruffie,  
 Malgré les foins  que  je  me  fuis  donnés  pour  être  inffiruit  fur  cet  
 objet,  je ne fuis guères  en état d’augmenter  à  cet  égard  les  con-  
 noiffances des Naturaliftes. 
 La multitude d’objets que  j’emb'raffois dans mon Voyage, ne me  
 permettoit p s ,  étant feul,  d’aller ramaffer  moi-même des Infeétes  
 parce  que  je  ne  pouvois  relier  affez  long-temps  dans  ce  Pays.  Je  
 m’étois flatté  de  trouver  du  fecours  dans ; les  endroits où je féjour-  
 nois, en promettant une récompenfe à tous ceux qui m’en apporte-  
 roient. O n   ne m’en a jamais  apporté  un  feul.  Je  puis  cependant  
 établir  en  général,  que la  plupart  deslnfeétes  de  la Ruffie font de  
 l’efpece  de  ceux  qui fe forment  dans  les marais  &  les  étangs  j  ils  
 paroiffent communément en Sibérie au mois de Juillet.