pote , connu fous le' nom de Contaifch. Il a toujours' été confia-
déré comme le grand Kart detctas les Calmouks ; & en effet, quoique
les autres branches de Calmouks euffent des Kans particuliers ,
ils dépendoient â quelques égards du grand K an , & lui fournif-
foient des troupes en temps de guerre.
Tous ces peuples campent fous des tentes ; ils font divifés paC
Hordes ou Tribus, fous un C h e f appellé Taiska.
Le Kan des Calmouks-Zongores faifoic fa réfidence fur la rivière
IIP, qui fe jette dans un lac appellé en langue Calmouke 2?aL
kack-nour (i).
Cette Nation devint fi puiffante fous les régnés de Tfagan-
Araptan-chon-taidji & de fon fils Galdan-Teheren , que les Ruff
fes & les-Chinois la redoutoient également. Ces Kans avoient des
armées d’environ 150 mille hommes , pendant les guerres qu’ils
firent avec beaucoup de fecces durant quarante ans aux Chinois ,
aux Tangoutes, aux Ruffes, & à différents Peuples leur voifins.
Ils firent la conquête de la petite Boukarie ( z ) d o n t Erken efl;
I la Capitale.
Le Contaifch Tfagan-Araptan fe fraya une route à travers de
vaftes déferts , & furprit la Nation Tangoute lîcuée entre Ia>
Chine & l’Inde. II attaqua aufli des Calmouks appellés C h o -
chout, dépendants des-Tangoutes qui habitent près du lac de Ko-
kou-nour, ou lac bleu. Après avoir faccagé le Tibet , pillé la réfi-
dence du Dalai-lama, il retourna dans fes Etats avec un butin im-.;
menfe.
Galdan-Teheren lui fuccéda , & mourut en 1746 ; il défigna
(1) Quelques Auteurs fe nomment Palcai-nor j il eff a quatre-vingt-dix-fept degrés <fè
îongifüde , & qüaranté-fixde latitûde.
( i) Les principales Villes font : Kachkat on Kâshgar, Outch ou Oûtshoû , Gutfchi-'
ïerman1, Aefou, Koten ou Kouta, Ierkéen ou Erken, Choton ou Kerea. Je n'ai pas pu
placer cette derniere fur ma Garte N°. X X V I I , ne connoiííant pas fa pofuion.
pour fon fucCeffeur fon fils Tfebek-Dorjou, âgé de 17 ans ; mais
les principaux Seigneurs n’aimant pas ce jeune Prince, le dépôt
fédèrent, lui creverent les yeux , & le reléguèrent dans la petite
Boukarie, où il fut affafliné. Les Calmouks-Zongores proclamèrent
quelque tems après Lama-Darja, âgé de trente ans. C e Prince t
aufli fils de Galdan-T cheren, étoit né d’une concubine ; l’ufage ren-
doit fon éleâion nulle. Il exiftoit d’ailleurs un héritier légitime, connu
fous le nom de Ncryon Debatchi ; il devoir fuccédèr au trône,
comme le plus proche parent de Galdan-Teheren ; mais la faétiort
de Lama-Darja étoit fi confidérable, que le Noyon Debatchi,
loin de chercher à monter fur le trône , fe fauva chez les KirfU
Cdfaques, avec le Noyon Amour-Saman, & beaucoup de Cal-
indüks.-
ï Le Noyon Debatchi àvoit cependant lin parti parmi les Calmouks,
il l’entretint pendant fon féjour chez les Kirfî-Cofaques ,
& il entreprit de monter fur le trône par leur fecours , & celui dit
Noyon AmOur-Saman , Prince entreprenant , & rempli de valeur.
Le Noyon Debatchi, accompagné d’Amour-Saman , des, Calmouks
qui les avoient fuivis , & d’un corps de Kirfi-Gofaques y
rentra dans fes Etats, furprit à la faveur de la nuic le Contaifch ;
dîfperfa fon armée, & fe fit élire K an , à la place de Lama-Darja;
qui avOit été tué dans la bataille ; quelques Noyons ( Princes) te-
fuferent cependant de reconnoître le nouveau Kan , & formèrent
une faction confidérable. Amour-Saman , mécontent du N oyon
Debatchi depuis fon éleâion, à laquelle il avoir tant contribué, fe
rangea du parti des rebelles. Us devinrent redoutables fous un tel
C h e f; mais leur bonheur n’égala pas leur courage. L e Noyon D e-
batchi livra bataille à Amour-Saman , le défit entièrement, & le
contraignit de fefauver à la Chiner ..............
Les Chinois redoutant la puiffance des Calmouks-Zongores, fai-
firent cette occafion de laffoiblif en -entretenant la guerre civil#