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 très bonne Jieure ;  je  defcendis  auffi-tôt  dans  la  rue où je  trouvai  
 tout mon monde qui dormoit d'un profond fommeil  :  ils me parurent  
 iî  heureux, que je les  laiiTai dormir paifiblement jufqu'au  jour.  
 Je  racommodai le feu prefqu’éreint ; je vifitai les voitures, &  je par-  
 :tls a ¡N i  heures. J’arrivai à midi  fur le  bord de la Kama.  Cette Rivière  
 que  nous  paflàmes  dans un batteau qu'on  fait aller  avec  des  
 rames, me parut avoir plus de ,çent toifes de largeur : nous employâmes  
 dix-huit minutes  à la  traverfer avec quatre rames.  On m’ailura  
 qu elle  avoir trente à quarante pieds de profondeur. La  traverse de  
 nette Riyjere eft très dangereûfe à eaufede la petitefle du bac qui fetc  
 a  la palier.  On  eft obligé de mettre les grandes  voitures en  travers,  
 de fora  que fi  l’on ne prenait pas les plus grandes précautions pour  
 vs empecher de gliiTer,  le  batteau fe renverferoit au plus petit mou-  
 vement. Après avoir pafTé la Kama, j’efpérois voyager dans de meiL  
 leurs chemins & dans un Pays plus  habité  :  j'avôis déjà elfiiyé deux  
 gelées ,  de forte que  les matinées étoient très froides. Tous  les  jours  
 la terre étoit couverte le matin de frimats ; les arbres fe dépouilloient  
 de leurs  feuilles ; les fruits fe détachoient  de leurs  tiges penchées j   
 ■ les chemins  en étoient couverts. Tout annonçoit le defiil de* Lf ha,-  
 ture, on ne Voyait plus que la  trifte verdure  des  fapins,  J’érois èn-  
 £ore éloigne fte quatre à cinq  cents lieues de S. Pétersbpurg ,  je  
 craignois d’être  iiirpris en route  par l'hiver  :  je  m’arrêtois  peu  par  
 cette  ràifon i  j arrivai  le  2.8  à Sowialoya après avoir éprouvé  bien  
 des  accidents.  Dans une  ¿e  c^s çirconftances deux Soldats avaient  
 été  ble/Tés.  '  '  -  ~   '  V 
 Sowialova  eft  un  Hameau  habité  par  des Wotiakes;  La  f i  liguante  
 de  ce Peuple'  &  de  leur habillement mé détermina à m ’y   
 arrêter  une  partie  de  la  journée.  Quelques  Auteurs  ont  placé  
 les Wotiakes  au  nombre  des Tartares,  mais  je n’ai  reconnu |gÉjÉ  
 cun  rapport  entre ces deux  Nations.  Les  femmes  &  les  hommes  
 Wotiakes n’ont communément que  quatre pieds &  quelques  pou, 
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