donner la hauteur du fol de laRufïie, de Saint-Péter sbourg àTo-’
bolsk, avec une exactitude plus que fuffifante pour l’objet que
je me propofe ici (i).
Je confidere le Pays compris entre Saint-Pétersbourg & Tobolsk,
comme une vaite plaine de fept cents lieues environ , de 1 Oueft à
TEft , & de cinq cents du Sud au Nord : elle a à l’Oueft la Mer
Baltique, au Nord la Mer Glaciale, au Sud la Mer Noire & la Mer
Cafpienne , & l’Irtysz la termine à l’Eft. Cette plaine immenfe eft
compofée de différentes autres plaines qui forment de nouveaux
' Plans. Je n’en diftingue cependant que deux : le plus bas eft aux
environs de la M e r , Sc s’étend quelquefois jufqu’à cent & cent
cinquante lieues, ainfi que de Saint-Pétersbourg à Jachelbitcha,
fur une diftance de quatre-vingt-dix lieues de deux mille toifes.
( p p e i la Coupe X V I I 1- J’ai déterminé la hauteur moyenne de
ce Plan de trente-une toifes au delfus du niveau de la Mer, & le
‘ fécond de cent cinquante toifes. Celui-ci occupe la plus grande
partie de cette plaine. J’ai traverfé ce Plan fur une diftance de plus
de quatre cents lieues. On trouve quelquefois d’autres plaines intermédiaires
, comme dans les environs de Tobolsk. La hauteur de ces
derniers Plans eft de quatre-vingts toifes environ ; mais ils ont peu
d’étendue , & fe rapprochent des deux autres, en s’abaiffant à me-
fure qu’on avance vers le N o rd , & ils s’élèvent en allant vers le
Midi.
Les monticules & les plateaux fe trouvent principalement fur le
fécond Plan , que j’ai déterminé de cent cinquante toifes. Ces inégalités
font rares : leur hauteur par rapport au niveau de la M er, eft
de deux cents vingt toifes , & de foixante-dix environ au deffus du
(i) Je m’ctois propofe de rapporter ici un extrait de ce nivellement ; mais cette Note
étant trop étendue , on trouvera cet extrait à la fuite du nivellement. On peut confulter
les Cartes (u».VI, VII, VIJI, IX, XI » XX y iI ; , Sç les Coupes (»■, x y i j , XVIII,
¿ Î IX .X X & X X I ) ,
Plan
Plan fiir lequel elles font placées ; leur étendue eft fouvent de vingt
lieues de diamètre, & quelquefois plus. On parvient à leur fommet
par une pente douce preique infeniible. Le Pays montagneux
comprend la chaîne qui fépare la Ruffie de la Sibérie. Cette chaîne
eft la feule qu’on trouve dans cette furface immenfe de fept cents
lieues environ en longueur , & de cinq cents en largeur. Elle eft
placée de meme fur le fécond Plan , dont la hauteur eft de cent
cinquante toifes au deffus du niveau de la Mer. J’ai déduit d’un
grand nombre d’obfervations, la hauteur moyenne de ces montai
gnes de deux cents quatre-vingt-dix toifes ; & par confequent elfes
n’ont que cent quarante toifes au deffus du Plan fur lequel elfes font
placées. Il y en a quelques-unes cependant dans les environs d’Ekaterinbourg
& de Solikamskaïa, qui s élevent jufqu’à trois cents neuf,
& quatre cents foixante-onze toifes. ( Coupe 19 & z i ).
O n vpit par cet expofé, que cette partie de la Ruflïe ne préfente
en général que des plaines immenfes prefque de niveau. O n n’y
trouve point, comme en France, des inégalités ; elles ont une grande
influence dans les variétés qu’on obferve dans le fol des Provinces
.de France, & dans 1 atmoiphere que fes Habitants reipirent. Ces
inégalités forment des Pays montagneux vers la partie méridionale
de ce Royaume, & dans les autres des collines & des coteaux plus
ou moins élevés. Auflî quoique la France n’aie que deux cents quarante
lieues environ de 1 Oueft a l’E f t , & deux cents vingt-cinq du
Sud au Nord , fes Provinces , au nombre de trente-huit, offrent
preique routes des productions différentes ÿ & l’on obferve dans les
Habitants, à travers Je earaCtere général de la N ation, des différentes
tr.es marquées. Tour le monde connoît ces différences encre fes
Gafcons , les Normands, les Picards , fes Bretons, les Champenois,
& fes Habitants du Berry : elles iont les fources des iobriquets
qu’on leur a donnés.
La Ruffie au contraire eft prefque de niveau j on trouye auffi
Tome I. E e