O n ne trouve prefque plus de Boeufs ni de Chevaux au-delà
deTobolsk; on ne voyage qu’avec des Chiens qu’on attele aux
Traîneaux.
Les animaux fauvages font les Ours noirs & les blancs : les premiers
font très communs ; les derniers habitent les bords de la Mer Glaciale.
On trouve dans toutes les forêts des Loups ordinaires, & des
Loups Cerviers, des Sangliers, des Elans, une efpece de C e r f qui a
beaucoup de rapport au Daim, des Renards, q u i, quoique de la
même elpece , font cependant très différents par la couleur de leur
poil : les uns font parfaitement blancs ; d’autres roux tirant fur le
rouge. O n en voit de gris , avec une raie noire fur le dos : ceux-ci
font très eftimés. Les plus rares & les plus beaux font parfaitement
noirs. La peau d’un de ces derniers animaux fe vend quelquefois juf-
qu a trois & quatre cents roubles, ou deux mille livres argent de
eft compofée de trente plumes d’un brun foncé & prefque noirâtre, mais qui font d’une
couleur beaucoup plus claire à leur origine du côté intérieur feulement : les deux plus
proches du corps font de plus marquées de quelques petites taches blanches placées fur
leurs bords vers leurs extrémités : la première des plumes de l’aîle eft fort courte y la fécondé
eft la plus longue de toutes : la queue eft compofée de vingt plumes brunes ; celles
du milieu font un peu plus longues que les latérales , qui vont toujours en diminuant de
longueur par degrés, jufqu’à la plus extérieure de chaque côté, qui eft la plus courte : ce
qui rend le bout de la queue arrondi : le bec eft noir ; les pieds, les doigts, ainfî que
leurs membranes & les ongles, font noirâtres : cependant le côté intérieur des pieds & des
doigts tire un peu fur le rougeâtre. On trouve ce Plongeon dans les Mers du Nord, & il
fait fon nid fur de petites élévations qui fe trouvent dans les Rivieres. 11 ne pond que deux
oeufs. Du Cabinet de M. de Réaumur.
La Macreufe ( n ° . IX ).
Elle eft un peu plus groilè que le Canard domeftique y fa longueur depuis le bout du
bec jufqu’à celui de la queue , eft d’un pied huit pouces trois lignes ; fon bec, depuis fon
bout jufqu’au coin de la bouche-, a deux pouces trois lignes de long y fa queue trois pouces
trois lignes y fon pied deux pouces y le doigt extérieur, joint avec l’ongle, trois pouces y
celui du milieu deux pouces onze lignes y le doigt intérieur deux pouces deux lignes , ôc
celui de derrière dix lignes. Ses aîles, lorfqu’elles font pliées, s’étendent jufque vers le
milieu de la queue y leur longueur depuis le poignet eft de dix pouces y la tête, la gorge >
France. On les trouve communément vers la partie orientale de la
Sibérie, en allant de Tobolsk à Kamchatka. Les Hermines, les Martres
zibelines font plus communes dans ces mêmes endroits : les
belles martres zibelines font très chères ; une doublure pour homme
fe vend cinq a fix mille livres , & quelquefois vihgt (i). On eftime
beaucoup en France les queues de Martres, en Sibérie c’eft la partie
de la peau de l'animal dont on fait le moins de cas, parce que fon
poil eft trop dur : les belles Martres ont même rarement de belles
queues ; elles font parfaitement noires , ou n’ont que quelques
poils gris i la partie du dos eft toujours la plus recherchée ; aulïï
les Marchands qui veulent avoir de belles fourures 3 découpent
toutes ces peaux , ôc coufent les dos enfemble, pour les affortir.
C eft-là cette efpece de fourure qui coûte iï cher. Outre que les peaux
des.Zibelines font mieux fournies que celles des Martres des autres
(i) Je n ai jamais vu en Ruifie de fourures de ce prix.
le cou & kpoitrine, font d’un noir très foncé d’acier poli ; le dos J e croupion, les couvertures
du deffus de ]a qaeue font de la même couleur, mais moins foncés & moins brillants
; les côtés & le ventre font noirâtres ; les petites couvertures du deffous des ailes
font de la même couleur ; les grandes font cendrées ; les petites du deiTous des ailes, ainfi
que les grandes, font du même noir que le dos : les plumes des ailes font de la couleur du
dos, du coté extérieur ; celles qui font proche du corps fopt noirâtres du côté intérieur, &
celles qui en font les plus éloignées font cendrées : les plumes des aîles diminuent de Ion,
gueur à iriêfuré qu’elles iont plus près du corps. On obferve au deffous du fouet de l’aîle
une bande blanche tranfverfale, compofée de douze plumes qui partent du coude ; les
ailes étant pliées, la partie de cette bande blanche qui refte à découvert, eft décroîs pou-
■ces, & fa largeur d environ huit à neuf lignes, Ces plumes blanches fervent de couvertures
aux grandes. Le bec formé ühe petite éminence noire où font les narines ; fa longueur depuis
le bout jufqu aux plumes, eft d’un pouce fix lignes â fa partie fupérieure, & de onze
lignes jufqu’à l ’endroit où commence l’éininence (*) tla largeur du bec eft d’un pouce ,
,& couleur de foufre ; deux traits noirs partent des deux côtés des narines ; ils vont joindre
, en s écattarit, une piece roiide qui fe courbe fut le bec inférieur : le bec eft dentelé,
ainfi que celui des Canards ordinaires. On trouvecette Macreufe dans les marais des enyi’
ions de Tobolsk en Sibérie. Du Cabinet de Madame la Marquife d'Aligni.
(* ),C«k éminence n’a aucun rapport avec le tubercule qu’on obfçtve dans la Macreufe décrite par IL
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