Temple d’Iphigénie. — Promontoire parthénique. — Mo-*
nastère de Saint-George.— Cryptes.— Ruines voisines
du monastère.
J’ai parlé si souvent du temple à?Iphigénie,
qu’il est nécessaire que je m’explique. Car l’on
me dit depuis longtemps que je suis en contradiction
avec moi-même, ayant prouvé déjà
que le vrai temple d’Iphigénie et de la déesse
vierge des Taures, était sur le sommet du Criou-
métôpon (Aïoudagh), sur la côte de Crimée.
Mais aussi j ’ai répété que ce sanctuaire , s’il
avait été le principal, ét celui qui correspondait
avec la tradition d’Iphigénie, n’avait pas
été le seul, et j ’ai cité et décrit VA'ia (le saint
Cap), près de Laspi, surmonté des ruines de
Kokia-Issar : puis j ’ai ajouté que VAïa-Bouroun,
près du monastère de Saint-George, avait été
aussi un des sanctuaires des Taures de Palakium
(Lestrigons d’Homère). Le doute à cet égard
ne peut exister ; les médailles de Cherson et le
texte même de Strabon en font foi.
« Cette ville (Cherson) a un Parthénon, tem-
« pie d’une certaine divinité (vierge) qui a aussi
« donné son nom au cap Parthénique (de la
« Vierge), situé à 100 stades de là, et sur left
quel se trouve de même une chapelle et une _
« statue de la déesse vierge. »
Il est clair que Strabon, jiar cette certaine
divinité, veut parler de la déesse vierge des
Taures, et non de Minerve et de la Diane des
Grecs , qui lui ressemblaient.
Les Héracléotes, en fondant Cherson, ont
trouvé ce culte établi, et selon l’antique et
louable usage des Grecs d’alors , ils ont respecté
ce culte local, à côté des dieux qu’ils apportaient
(Hercule et Diane) : trouvant une
grande ressemblance entre la divinité taure et
leur Diane, ils ont confondu ces deux divinités
sous le nom de Diane taurique, ayant soin d’ô-
ter au culte taure son antique cruauté. Ainsi, la
déesse taure eut son parthénon dans la ville et
sa chapelle au cap Parthénique, à l’endroit sans
doute où se faisaient jadis les sacrifices humains.
Mais cette déesse taure est la même aussi
qd1 Iphigénie : Hérodote le dit expressément.
Ainsi, me voilà justifié de l’épilhète que j ’ai donnée
avec Pallas, Clarke et tant d’autres, au
temple du monastère Saint-George i seulement,
n’y cherchons pas le théâtre du combat d’amitié
d’Oreste et de Pylades.
Une route qui part du boulevard de Cherson,
et qui aboutit à la campagne n° 15 , faisant un
angle droit, va atteindre, en traversant un ravin
sur un pont de pierre bien conservé, la plus
longue ligne de la Chersonèse. En la suivant,
VI. i5
*