forme la pointe extrême du cap Æthodor. Là ,
s’étendent des ruines qui témoignent de meilleurs
jours, et s’élèvent les pans d’un ancien monastère
: à peine en reconnaît-on le plan exact :
cinq colonnes dont trois grandes et deux petites
en marbre blanc veiné de bleu v dans le genre
de celles de l’Abkhasie et de l’Aïoudagh, gisent
çà et là. Quelques-unes ont servi aux bergers
pour se dresser un abri. Les petites colonnes
ont deux croix sur leurs faces^ comme àKertehe
et autre part. Elles ont sans doute servi pour
l’iconostate ; elles mesurent 11 pouces de diamètre
et 3 pieds de long. Avec ces colonnes
gisait un chapiteau grossièrement piqué avec 4
faces en biseau.
Le rocher isolé de l’église qui fait partie du
cap Aïthodor s’appelle Dakaknari-Toprak ou
Monastir-Bouroun. Un second rocher plus bas,
voisin de celui-ci, s’élève à l’ouest sous le nom
de Liman-Bouroun (cap du Port) ou simplement
de Issar (murailles, ruines). Une muraille
dont M. de Koeppen a donné le plan, en embrasse'le
pourtour, en formant une espèce de
forteresse dont la plus grande largeur était de
55o|pas (1). Des murs sort un genevrier oriental
qui a 13 empans de tour , c’est-à-dire plus
de 2 pieds de diamètre. Sur l’un des côtés du
(Q P. de Ivoeppen, K/imskii^Sbornik, p. 192.
rempart,.à 200 pas de la mer, se trouvent les
restes d’un bâtiment muré mesurant i 3 pas de
longueur et 7 de large. La vue sur la mer de
ces points élevés, surtout du Monastir-Bouroun,
est fort belle ; on voit une partie de la vallée de
Yalta et la ville.
Nous nous en retournâmes par un sentier qui
nous rapprochait de Gaspra , et qui serpentant
parmi les plus beaux genevriers dont l’oxycè-
dre ou cade était chargé du gui qui porte son
nom, passait dans de grands espaces nettoyés et
propres à la culture des champs, parsemés de
traces de murailles et d’habitations. Au-dessus
de ces ruines , depuis si longtemps oubliées, et
comme pour terminer dignement ce cycle d’églises,
de forteresses et de demeures des vivants,
je découvris sur une colline qui les domine, à
peu de distance au-dessous de la roule, leurs
tombeaux. On se fera une idée de ma surprise
en retrouvant ici les pierres levées de la Bretagne
dans toute leur pureté.
Cinq tombes étaient encore là , dirigées du
nord au sud , rangées à côté les unes des autres.
J’en ai donné un dessin IVe série, pl. 3o, fig. 4 «
Voici les dimensions de celle qui est au-devant
du dessin. Le carré «long mesure intérieurement
7 pieds de long et 3 pieds et demi de large :
chaque côté est fermé d’une seule plaque de
pierre qui a 10 pouces d’épaisseur et 3 pieds et