c’est de là que M. Compère a tiré le chapiteau
de marbre blanc, déposé dans la cour de la
maison actuelle de Laspi. Le style en est baroque
, et n’offre aucune analogie avec un ordre
régulier quelconque (1).
Dans le cimetière qui entoure l’églisé, je vis
des tombes dont la forme était nouvelle pour
moi (2). Ce sont des espèces de sarcophages
longs de 3 à 5 pieds, larges de 8 pouces à 1 pied,
posés sur un socle haut de quelques pouces. Le
dessus du sarcophage est taillé en forme de toit
incliné. La tête du sarcophage est exprimée par
une espèce de petite tour carrée, avec un toit.
Au bas delà tour, se trouve communément une
petite porte voûtée en triangle ou en plein cintre.
Un degré taillé dans l’intérieur de la porte
n'est pas rare. Au-dessus de la porte, une croix
ciselée, cantonnée ou non de 4 points, marque la
destination' sacrée du monument. Les côtés du
sarcophage sont presque toujours ornés de rosaces
ou d’autres ornements ciselés en creux ou
en relief; quelquefois ce sont des attributs, un
bâton pastoral, une hache tatare à deux tran-
(1) Voyez,Atlas, IIIe série, pl. 20, fig. 7. C’est à tort
qu’elle èst marquée là comme venant de l’église du Mont
Ilia.
■Ù& Voyez Atlas; IVe série , pl. 27. Tombes grecques
modernes en Crimée.
chants , une pioche , un éperon , une charrue,
une table (1).
Ces tombeaux qui appartiennent aux populations
grecques qui ont habité Mangoup, Biassala,
Katchikalène, Mangouche, etc., sont sans inscription
quelconque, à la seule exception d’une
tombe de Laspi, dessinée fig. 9; la petite porte
placée sur le devant indique un genre de tombe
pareil au précédent, quoiqu’il n’y ait pas de tour.
Je lis ainsi l’inscription :
XATZIS ABBI
(2) OGLOU MASKAA.
1772 f .
Autour de l’église et du cimetière se trouvent
des ruines de maisons, des esplanades, des allées
d’arbres fruitiers assauvagis, parmi lesquels au
moins 5,ooo pruniers.
Le village de Laspi, fidèle aux anciennes traditions
grecques, suivant lesquelles on plaçait les
temples sur des points élevés , sur des rochers,
d ou la majesté des dieux se reconnaissait de
toutes parts , avait, aussi sur le sommet du
mont Ilia une église que l’oeil reconnaissait de
là vaste plaine des mers. Dédiée à saint Elie,
(1) P. de Koeppen, Krimskii-Sbornik, p. a3 et seq.
(2) Par inadvertance, le dessinateur a oublié Fo dans
la fig. 9 de la pl. 27, IVe série.