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 heureux  qu’on  ait  pu  ménager  ce  monument.  
 Le rocher fait un  angle ici,  et  l’une de  ses  faces  
 regarde  le nord ou la  baie,  l’autre  l’est. 
 Dans celle-ci, une porte  taillée  deplain-pied  
 avec la. prairie, marque l’entrée d’un escalier de  
 36 marches  par  lesquelles  on monte  à  l’église*  
 A  droite  et  à  gauche  sont des  cellules, dont  un  
 des rangs  est  éclairé  par  des  jours  percés  dans  
 la façade du  rocher. 
 Arrivé  au  haut,  je  suivis  un  corridor  spacieux, 
   long de  20 pas,  dont  la  direction  fait  un  
 angle  droit  avec  l’escalier,  et j ’entrai  dans  l’église. 
   Il  n’en  reste  qu’une  moitié,  qui  paraît  
 avoir  appartenu  à  la  nef.  La  voûte  est  taillée  
 dans le  style byzantin, ou si  l’on  veut  dans  celui  
 de  nos  cloîtres  romans.  De  petits  piliers  
 réservés aux quatre angles, se prolongent et  forment  
 les nervures  croisées de la  voûte en plein-  
 cintre,  dont  la  clef sur  le  point  d’intersection  
 est  ornée d’une  croix  byzantine,  dans le  genre  
 de celle  dessinée III8 série, pl.  5, f ig .  6,  avec  la  
 seule  différence  que  les  quatre  bras  sont  
 égaux. 
 L ’autre  moitié  de  l’église  s’est  abîmée  avec  
 une partie  du  rocher qui  s’est  détaché  subitement  
 de  la  façade  qui  regarde  le  nord.  Il  ne  
 reste plus de  traces  de cet éboulement  qui  a  eu  
 lieu dans  l’hiver de  179.I à 1794  :  car dès  que le 
 désastre  fut  connu,  l’on  envoya  des  matelots  
 pour  scier et  dépecer ce bloc  si commode  à exploiter, 
   et il  a servi aux  constructions de Sévas-  
 topol.  Dans  le  dessin  IIe  série,  pl.  61,  sous  le  
 n°  8, l’on yoit précisément la partie  enfer’ouverte  
 de  l’église,  et  il  est impossible  de rien préjuger  
 de  ce  qu’était  la  partie  enlevée  d’après  ce  qui  
 est  resté, hormis un côté  de niche  qui  fait  supposer  
 que là se trouvaient  l’abside  et l’autel. 
 A côté de  l’église  sont d’autres  cellules, et un  
 second corridor mène à une  grande pièce,  aussi  
 taillée  dans  le roc, et ayant jour par une fenêtre  
 sur  le  Bïouk-Ouzène. 
 Il est facile,  dans l’ensemble de ces cryptes, de  
 reconnaître  tout ce qui  constitue  un  monastère  
 avec  ses  cellules,  son  église  et  son  réfectoire.  
 Une vingtaine de moines  y  avaient  place sans y   
 être  gênés  :  pendant  la  construction  de l’aqué-  
 duc  et  le  travail  du  tunnel,  ces mêmes  cellules  
 servirent de  refuge  aux matelots  et aux  soldats  
 qui y   travaillaient \  ils  se  firent  des  portes  avec  
 quelques bouts de planches,  et des fenêtres avec  
 des fragments  de  vitres,  et  se défendirent  ainsi  
 contre les  rigueurs de l’hiver. 
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