Fure, n’en sont pas moins admirables. Deux
ruines sur les rives de cette baie que jamais ne
trouble la violence des tempêtes, s’avancent à
l’eneontre l’une de l’autre sur deux promontoires
qui semblent, du fond de la baie, vouloir
faire un bassin particulier.
Ici nous abordons le sol de l’ancienne Cher—
son, qu’ont remplacée les possessions Greig,
Kruse, le Khouter Alexiano, etc., connues sous
le nom général de Terre-Neuve (Neuland) :
car il ne reste plus rien des premiers colons
d’Héraclée 1
Le centre de la Chersonèse, plus élevé et par
conséquent moins abrité contre le vent des
montagnes, n était plus propre à la culture de la
vigne , remplacée par les vergers, les champs et
les pâturages ; si elle s y hasardait encore, c’était
pour se contenter des flancs des ravins, là
où des murs de soutènement retenaient le soi
terrasse comme dans les vignobles de Lavaux.
Enfin, les Chersonésiens avaient encore des
vignes le long de la falaise qui borde la Chersonèse
vers la vallée de Balaklava. Le sol terrassé
était aussi retenu par des murs, et les vignerons
s étaient creusé des demeures dans des
grottes sous la corniche meme du rocher (1).
(1) « L ’isthme (qui ferme la Chersonèse héracléo tique)
est un sol très-uni et très-fertile ; il contient des champs
L’on pourra juger de la peine que se donnaient
les Chersonésiens pour leurs défrichements
par les déblais qui sont au-delà des caiv
rières sur le chemin de Palakium. Là sopt
plusieurs carrés tellement défendus par de hauts
remparts de pierre, qu’on prendrait le tout
pour les ruines presque cyclopéennes d’un grand
château; mais on s’aperçoit bientôt que ce ne
sont que les déblais d’un terrain défoncé. Le
plus grand de ces enclos a 44° Pas de long, et
4 00 de large; pour quelle culture s’était-on
donné tant de peine?
Ce ne sont pas les seules preuves de la patience
et de l’industrie des Chersonésiens. il •yj a
plusieurs anciennes possessions où, pour augmenter
l’épaisseur de la terre qui recouvre le
ro c , l’on a enlevé toute celle qui était dans le
voisinage, de manière à mettre à nu le rocher au
long et au large.
Campagnes de la Chersonèse.— Donjon.— Tholos.
Les plus grandes campagnes sont au centre
de la Chersonèse, disséminées en grand noinassez
productifs ; mais il est encaissé de montagnes et de
collines sur lesquelles se trouvaient des vignes et des vergers
innombrables.» M. Bronovius, Descrip. de la Tar-
tarie, p. 6. L’ isthme est ici la vallée de Balaklava, et les
collines sont les falaises qui bordent la vallée de ce eôté-là.