gauche en entrant, et a inspiré le joli poëme de
M. Pouchekine, intitulé la Fontaine de Baktchi-
saraï. L’autre fontaine est au fond du vestibule
(1).
De ce vestibule on passe dans la salle du
divany dontfla façade est masquée par la tribune
en treillis, et dans le pavillon des jets d'eau, qui
a si belle apparence au milieu d’un jardin en
terrasse. L ’intérieur du pavillon est éclairé par
des vitraux de couleur ; son plafond est doré,
son parquet est de marbre ; dans le milieu est
un bassin carré également en marbre au milieu
la soif de son pays, et il s'efforce à l'épandre encore d’autres
bienfaits si Dieu lui prête son secours. A force de
peines et de soins, il a ouvert une excellente source d’eau.
« S’il existe une autre fontaine semblable, qu’elle se
présente ! Nous avons vu les villes de Chain (Damas) et de
Bagdad, mais nulle part nous n’avons vu une pareille
fontaine. L’auteur de cette inscription se nomme Cheikhi.
L homme dévoré de la soif lira ces paroles à travers l’eau
qui ruisselle s’échappant d’un tuyau mince comme le
doigt, et que lui diront-elles? — Viens, bois cette eau
limpide, qui coule de la plus pure des sources ; elle donne
la santé. » Les lettres de ces derniers mots, réduites en
chiffres, donnent l’année 1176 (1762 de J.-G.)
(1) On lit en lettres rouges l’inscription suivante :
« Kaplan-Ghéreï-Khan, fils de Hadji-Sélim-Ghéreï-Khan !
Que le Seigneur Dieu daigne leur pardonner à tous deux
leuis péchés, de même qu’a leur père et à leur mère. »
Murawiew-Apostoi, Reise naeh Taurien, p. 90.
duquel jaillit un jet d’eau à quinze branches.
Pendant les ardeurs du mois de juillet, rien de
délicieux comme de se reposer sur les coussins
en velours qui forment divan autour du bassin.
Du pavillon on passe sur la terrasse du jardin,
planté de rosiers, orné de belles eaux qui tombent
en cascades de bassin en bassin.
Le vestibule, par un escalier, sert aussi de
communication principale pour arriver aux
grands appartements du khan, qui sont dans la
partie du bâtiment auquel la tribune est adossée;
là sont la salle d*audience, le salon et une série
de pièces qui s’étendent jusqu’au Djourouksou,
d’où le khan pouvait voir ce qui se passait dans
la ville.
Un des amusements du khan était de se placer
dans la tribune grillée : il voyait tout sans être
vu et assistait à la revue de ses gardes, et aux
jeux des gens destinés à ses amusements.
Derrière ces premiers bâtiments, autour de
de la seconde cour dont j ’ai fait mention, s’élevaient
les ojjices, et plus loin le harem derrière
le pavillon des jets d’eau, caché au milieu d’une
petite cour serrée, entourée d’arbres.
De ce harem dépendait la tour ou kiosque
qu’on voit s’élever au-dessus du pavillon des
jets d’eau, l’étage supérieur auquel on montait
par un méchant escalier était fermé d’un treillis,
et les femmes du khan pouvaient assister de loin