La gorge n’a pas plus de 1 oo pas de large, et
déjà rien de ce qui compose la paroi de l’Aïa-
Bouroun ne se retrouve dans la paroi Opposée.
Des jets noirs, bizarreinent déchirés, deporphyre
amygdaloïde, qui percent à travers les débris de
schiste, de poudingue et de marbre, en forment
la base. Au milieu de ces mêmes débris,
des filons épais de gros cailloux et de blocs roulés
de différentes roches, parmi lesquelles se distinguent
des débris d’ophitone et de porphyre,
remplissent des failles volcaniques.
C’est sur ce sol bouleversé, ainsi que sur quelques
gros fragments détachés de marbre, que
s’appuie la formation tertiaire, dont les couches
horizontales, tranchées verticalement, forment
l’autre paroi de la gorge.
Ici, dans ce tertiaire, tout est volcanique,
c’est-à-dire que presque tous les dépôts ont été
faits sous l’influence d’un volcan. La base du
tertiaire est une masse d’un blanc éclatant,
presque sans pétrifications, à l’exception d’un
banc d’huîtres au cap Parthénique ; le dépôt en
est semblable à du tuf ou à de l’écume ; elle se
délite à l’air en présentant une paroi couverte de
grandes et profondes alvéoles, séparées par des
cloisons de nature plus compacte, qui ont l’air
siliceuses : elles ont de 6 à i 2 pouces de large et
autant de profondeur.
Au toit de cette marne blanche, qui prend une
très-grande extension le long du versant septentrional
de la chaîne Taurique, paraissent deux ou
trois couches d’un poudingue composé de grains
de quarz blanc de lait, liés par un ciment calcaire
: ces grains ont été roulés et n’ont pas plus
de 2 ou 3 lignes de diamètre.
Par-dessus commencent des dépôts purement
volcaniques de cendres grises, mêlées de scories
disséminées en plus ou moins grande abondance.
Là sont déposés pêle-mêle des coquillages tertiaires
marins; quelques-uns sont frais, bien
conservés, tandis que d’autres, brisés par frag-r
ments, sont noirs comme s’ils avaient été brûlés
par un feu volcanique.
Le reste de l’étage tertiaire comprend une
série de couches trouées, poreuses, irrégulièrement
déposées, d’un tuf volcanique jaunâtre,
renfermant peu de mollusques marins tertiaires
.
Telle est la nature générale des formations tertiaires
dont est formée la falaise qui borde la
pleine mer; la puissance des différentes assises
réunies varie de 6o à 100 pieds (î),
Ce terrain volcanique tertiaire prédomine aux
environs de Sévastopol; laChersonèse héracléo-
tique, et la rive septentrionale de la baiè de
( i ) Atlas, Ve séi’ie, plans, etc,, pl. 16, fig. î , 2, 3, 4
et 6.