ment presqu’entier, indiquent des tombeaux à
peu près pareils.
Près de ces turbés antiques, se groupent trois
mausolées plus modernes et plus riches. Le
plus beau, sans contredit, est celui qui est près
de la mosquee d’Eski-Yourt. Il est construit
dans le plus élégant style mauresque. Pallas l’a
dessiné dans son Atlas, t. II, p l.3, où il s’élève
avec majesté a côté des autres monuments. Les
fenetres d’en bas étaient encadrées avec de beau
marbre blanc, dont on a enlevé les plus belles
pièces. Les sarcophages en marbre blanc d’une
belle exécution, recouverts de dessins de fleurs
et de rosaces en relief, ont été pillés. La toiture
en fer a beaucoup souffert.
Les deux autres tombeaux, moins remarquables,
qui forment groupe avec celui-ci, sont
assez bien conservés : l’un est dans la cour de la
mosquée ; l’on a eu la précaution de murer dans
les embrasures des fenêtres plusieurs belles
inscriptions en marbre blanc pour les conserver.
,
Ces grands tombeaux, qui rappellent tous par
leur forme et par leur style les tombeaux de
Madjar, et ceux qui sont semés dans les ruines
du versant septentrional du Caucase, sont entourés
d’une masse considérable de sarcophages
tant en marbre qu’en pierre ordinaire, épars çà
et là, ou réunis dans des enceintes carrées murées,
comme des tombes de famille : peu sont
intacts. Je n’ai pas vu d’inscriptions ; celles qui
y étaient ont reçu la destination que je viens
d’indiquer. Ce genre de tombeau tatare est différent
de celui d’à présent : les voûtes enfoncées
dans le sol m ont rappelé ce que j ’avais vu à
Eski-Krim (1).
L entree de la cluse de Baktchisaraï, par le
côté de la chaîne taurique, ne ressemble en rien
à celle qui vient de la steppe. L ’immense portail
qui s ouvre laisse voir un vallon étroit, et partout
des ruines, jusque sur le sommet des rochers.
Cette cluse, comme les autres, a été fermée par
une muraille, par un fort et par une ville crypte,
placés comme les autres à l’issue qui regarde
les montagnes, indiquant assez que le peuple
qui les habitait venait de là, et qu’il se défendait
contre les nomades de la steppe.
Les souvenirs les plus antiques des Tauro-
Scythes se confondent avec des ruines très-
modernes. Car le jardin et le palais de plaisance
d Achelama que le khan Krim-Ghéreï avait fait
construire, occupaient tout le large du vallon.
Les bâtiments étaient fort bas et entouraient
plusieurs cours, dont la dernière était destinée
au harem. Le jardin même n’était qu’un e prairie