La plupart des étables et des magasins sont
creusés dans les parois des rochers , et l’on s’est
servi pour cela des anciennes excavations d’une
ville troglodytique, dont les cryptes sont semées
a plusieurs étages sur les deux façades du
calcaire.
La partie importante des ruines comprend
le dos étroit et élevé de rochers qui longe le
village par l’est, offrant aux troglodytes une
forteresse naturelle qui ne laissait rien à désirer.
Une plate-forme de 3 à 4<>o pieds de diamètre
qui termine ce dos au nord, est escarpée de
toutes parts et abordable seulement par une
étroite langue de rocher qui tenait lieu de pont
entre elle et le reste du rocher (1) . L"'acropolis
était toute faite; il n’y avait qu’à fortifier ce
passage de 3o pieds de large tout au plus, pour
être en pleine sûreté. Aujourd’hui on y voit
une tour qui est la seule ruine des fortifications
plus modernes que Bronovius attribue aux
Turcs (2), et auxquelles les Grecs ou les Tcherkesses
avaient peut-être déjà travaillé.
(1 ) Atlas, Iro série, géogr., pl. 17.
. (2) Arx et civitas quondarn anliquissima Mancopiæ, et
Cercessigermeno à Turcis arci novæ et a Cercessio nomi-
natæ, proxima est, nec ea à Turcis et Tartaris, ac ipsis
etiam Græeis , propter nimiam vêtus tatem aliqiiod eog-
noraen nunc habet, etc. M. Bronovii, T a ri. D escr ip .
La langue de rocher, le pont de la forteresse,
paraît avoir été taillée ainsi pour en rendre l’abord
plus étroit; on arrive à la porte de la tour
par 3 ou 4 degrés ménagés dans le roc, avec
deux parapets qui n’ont qu’un pied de haut.
Le bord du rocher de la plate-forme ne présente
aucune autre trace de fortifications ou de
muraille, à l’exception d’une petite ruine pres-
qu’effacée, à droite près de la porte en entrant.
Le rocher ou le dos extérieur, par contre,
offre plusieurs curiosités intéressantes, parmi
les cryptes dont il est percé. En retournant en
arrière, à peu de distance de la porte, l’on voit
l’ouverture d’un puits taillé dans le roc vif. Un
escalier, aujourd’hui très-dégradé, mène, par
cette espèce de cheminée, au fond du puits où
est la source excellente, à laquelle on peut arriver
aussi par une ouverture pratiquée dans le
flanc oriental du rocher sans être obligé de descendre
ce canal dangereux (1), qui était destiné
aux habitants du châteaux.
Encore dans le même rocher l’on visite dans
sa façade taillée à pic, des cellules et unecha-
(1 ) La température de cette source était, le 3o mars
i 834, de -J- 5° par ~f- 70 pour la température de la
crypte. P. de Koeppen, S b o r n ik , p. 269. Soumarokof a
compté 77 marches dans le puits qui conduit à la source.
Voy. aussi Pallas, II, 99.