de large, n’ayant que 1 f pied de haut et 2
pieds de profondeur. Les corps y étaient déposés
comme sur des rayons.
On descendait dans le caveau par le petit escalier
A, aussi taillé dans le roc : la porte B
n’a que 2 pieds en carré, la place suffisante pour
y passer le corps : elle était fermée avec une
grosse pierre. L’entrée donnait sur la voie publique.
La plupart de ces cryptes sont encore
comblées d’ossements (1).
Ces tombes remplissaient tous les rochers qui
entourent l’extrémité de la baie de la Quarantaine;
les unes bordaient le rivage et avaient
leur ouverture sur la plage; les autres sont semées
comme des puits sur la surface du rocher.
Quelques-unes servent actuellement de caves
aux bâtiments de la quarantaine et aux baraques
qui l’entourent; beaucoup sont restées inconnues
et heureusement leur entrée reste fermée
à la profanation.
La nature du sol d’un pays influe beaucoup
sur les usages d’un peuple. A Kertche tout est
tumulus ; les alentours en sont semés ; les collines
en sont couronnées. Phanagorie, Képos,
Myrmekium, Porthmion, Nymphée, sont cir(
1 ) Murawiew Apostol, Reise durch Taurien, p. 60,
doute que ces cryptes aient servi de tombeaux : mon
explication est trop claire pour que ce doute existe encore.
conscrits par des chaînes de tumulus , qu’on me
permette ce terme. S il est des catacoiïibes,
elles sont plus récentes que les tumulus (1).
Par contre, sur toute la Chersonèse vous ne
trouvez pas un seul tumulus qui ait servi de
tombeau. La raison en est facile a trouver. La
Chersonèse est un rocher à peine recouvert de
la terre végétale nécessaire. Les anciens habitants
étaient trop économes pour prodiguer ainsi
à des tumulus une terre si précieuse : ils furent
forcés de se creuser des tombeaux dans les rochers.
Cependant si Cherson était dorienne et Panti-
capée ionienne, peut-être, comme je l’ai dit plus
haut, cette différence tiendrait-elle au système
religieux ou aux anciennes habitudes de ces deux
peuples.Ce sont les Pélasges-Cyclopes dont descendaient
les Ioniens, qui ont érigé les énormes
tumulus qui recouvrent la Thessalie, la Macédoine
et l’Albanie.
Les tumulus, au nombre de 10 environ, que
l’on voit sur la surface de la Chersonèse, sont
tout autre chose que des tombeaux, M. Kruse,
qui en a ouvert plusieurs, n’a trouvé que des
débris de murailles et s’est convaincu que ces
tertres n’avaient été formés que par la chute
de grands édifices, qui appartiennent pres-
( 0 Voy. plus haut, t. V, p. 137.