remonte au temps ou les Pairisades régnaient
sur le Bosphore (1).
On soignait sans doute le vin comme enCol-
chide. L’espèce commune était le rouge, comme
le fait supposer l’histoire de Gycia, qui fit teindre
l’intérieur de son gobelet en rouge pour tromper
son mari et lui faire croire qu’elle buvait du vin,
lorsqu’elle ne buvait que de l’eau. D’ailleurs, le
vin rouge qui provient des alentours de Sévas-
topol, dans les vignobles Bardak et Tcher-
niajski, est encore d’une qualité supérieure, ainsi
que je l’ai raconté.
L’usage des vins Cuits devait aussi exister,
d’après les cratères à mêler le vin qu’on a
trouvés dans plusieurs tombeaux de Panticapée.
L ’intérêt que les Chersonésiens ont porté à la
culture de la vigne est constaté par une inscription
trouvée dans les ruines de Cherson en 1794,
et transportée au Musée de Nikolaïef.
Le marbre est blanc, de forme longue ; sur le
côté étroit, on lit en titre :
« Le Peuple à Agaziklektè. •»
Et dans trois couronnes, la première de laurier,
les deux autres supposées de lierre, on lit :
« Qui a introduit la garde et l’a équipée ;
« Qui a fait fleurir la culture de la vigne
dans la campagne;
(1 ) Atlas, IVe série, pl. 9, fig. t 3, i 4 et i 5.
•« Qui a relevé les murailles de la ville. »
La suite de l’inscription se trouve sur le côté
long, dans cinq couronnes successives supposées
de laurier.
« Qui a construit le bazar ;
*( Qui a commandé l’armée ;
« Qui a présidé aux choses sacrées ;
« Qui s’est trouvé à là tête des exercices du
gymnase ;
« Qui a été Agoranome (inspecteur du marché).
»
Toute la petite presqu’île de 4 verst de large
jusqu’a la Triple-Baie, semble avoir été destinée
à la culture de la vigne. C’est un des points les
plus fertiles de la Chersonèse. La terre est rougeâtre;
le térebinthe, beaucoup de genevriers
oxycèdres, de rosiers, de rue, se plaisent aujourd’hui
dans ce sol. Non-seulement les murs
qui bordent les chemins sont plus forts et construits
avec plus de soin; mais chaque carré est
divisé régulièrement en enclos plus nombreux,
bien déblayés, les pierres ayant servi à construire
les murs de clôture. On a même fait du
superflu un immense tumulus que l’on voit de
loin s’élever dans la verdure. Les maisons sont
disséminées, petites, de peu d’apparence, mais
les débris de poterie et d’amphores abondent.
\ers le rivage, deux hameaux voisins des
trois seuls grands édifices que j ’aie trouvés dans