d’Oursouf, et qui en apparence n’offrent rien
de remarquable , ni ruines , ni monuments,
sans saluer des amis, et sans séjourner même
quelques jours chez, eux, tant ils me font bon
accueil. Heureusement pour moi, car ce peu de
jours que je mets à profit pour des excursions,
me prouvent que c’est ici que l’on peut le mieux
arriver à une conclusion sur la distribution et
sur la nature des formations de la côte de Crimée.
D’ailleurs, n’est-il pas fort agréable de s’asseoir
sur le gazon , sous un des beaux sorbiers
du jardin Jackson, pour y revoir sans se lasser
l’admirable panorama delà vallée d’Oursouf et
du Front du Bélier, dont j ’ai donné le dessin (1).
J’y suis ma route et le fil de toutes mes excursions
comme sur une carte de géographie. Je
vais les résumer, et sans revenir sur Kisiltache
que j ’ai déjà décrit, je terminerai ainsi la description
du beau cratère de soulèvement d’Oursouf
qui se termine au cap Nikitâ.
En quittant le rivage de la mer et les schistes
du fond de la vallée d’Oursouf, où fleurit le câprier,
l’ancienne route qui se dirige sur le col
élève du Nikita-Bouroun, monte en serpentant
jusqu’à l’Aï-Daniel-Jackson, sur un grès intéressant
à étudier. ,Il est d’un gris verdâtre, le plüs
souvent d’un grain très-fin, siliceux; il est teint
( i) Atlas, IIe série, pl. 5i , et Ve séi’ie, pl. 22.,,
et cimenté par une masse serpentineuse qui devient
argileuse. Il renferme des lits d’un poudingue
composé pour ainsi dire dé gros gravier,
principalement de quarz blanc, rose, brun, de
talc, de serpentine et de fragments d’un grès
plus ancien. Il s’y trouve même des cailloux
roulés de la grosseur du poing, des noyaux de
fer.
En fait de fossiles, je n’y ai trouvé que la
Monotys decussata Munster (Avicuia monotys),
caractéristique pour le lias , un petit peigne,
une térébratule, une petite huître et des débris
de bois carbonisés à l’extérieur et le plus souvent
silicifiés à l’intérieur. Outre ces lignites, on y
voit des traces nombreuses de plantes à feuilles
de bambous ou de roseaux (1) : elles sont couchées
dans tous les sens sur les joints des couches
minces qui n’en présentent pas d’autres
traces dans leur épaisseur : on dirait donc que
ce n’est qu’entre les joints que les roseaux se
sont déposés. Il y en a de toutes les grandeurs
(1) Les échantillons de ces plantes, que j'ai rapportés,
ont été confiés à M. le professeur Goeppert de Breslau
pour la publication de sa Flore fossile : j ’y avais joint
d’autres morceaux de plantes fossiles de mes voyages ,
entre autres deux cônes de conifères trouvés dans le grès
vèrt de Kislavodsk. M. Goeppert n’a eu l’attention ni de
me renvoyer mes échantillons ni de me communiquer au
moins quelques notes à ce sujet depuis sept ans qu’il les a.