L intérieur de l’acropole est couvert de traces
d autres constructions ; mais que l’incendie n’a
pas ménagées. En avant de la porte et vis-à-vis je
cherchai à m’expliquer la destination d’une
grande bâtisse avec des enfoncements : nombre
de pierres de taille sont éparses sur le sol : par
sa position ce ne peut être une tour; mais j ’en
ferais plutôt une des deux églises dont parle
Bronovius. « Mangoup, dit-il, avait des temples
grecs superbes. - Celui de Saint-Constantin, et
un second dédié à Saint-George, couchés à
terre ( depuis l’incendie), n’offrent plus que des
ruines. »
Ce n est donc pas ce qui est sur terre qui
peut attirer beaucoup l’attention : pour trouver
quelque chose d’entier, il faut descendre sous
terre, là où l’incendie ne brûle pas, et où la
pierre entassée ne cede pas à la main du conquérant
dévastateur. Mangoup a eu sa ville
crypte, dont les appartements les plus nombreux
étaient creuses en un ou deux étages1,
dans la paroi de rocher qui regarde le midi : je
suis entré presque dans toutes : j ’ai fait le plan
de celles qui m’ont paru les plus intéressantes,
IYe série, pl. 6 , fig. 5, 6 et 7.
On descend a l’exterieur de la paroi du rocher
par des escaliers n qui conduisent sur des
terrasses ou galeries taillées en retrait sur l’abîme
qu’elles surplombent : fig. 5 et 6, D. Les.
portes et les fenêtres s’ouvrent dessus , comme
dans la fa; çaade d’une maison.
La plupart sont vastes : elles sont généralement
plus' grandes et taillées avec plus d’art
que celles d’Inkerman, de Katchikalène ou de
Tépékerman.
La fig. 6 ne se composait d’abord que de
l’antique pièce primitive B avec son lit-niche a.
Le luxe ayant appris à se faire des couches plus
molles et plus commodes, on ne voit plus de
lits-niches dans les autres pièces plus récentes,
et les couches se composaient de tapis ou de divans
posés autour de l’appartement.
Cette rareté de lit-niche, une plus grande recherche
et une plus grande tendance à se ménager
des dépendances commodes, me fait
supposer que les cryptes de Mangoup sont plus
récentes que Celles d’autres localités.
Dans la crypte que je décris, E était une espèce
de caveau ; A servait de pièce de réception,
de chambre d’étrangers, de vestibule, etc., elle
jouait tous les rôles; sa hauteur était de 8 pieds.
Par contre F, haute de 7 pieds, pouvait passer
pour le harem, le gynecée, où la femme préparait
à manger, cuisait le pain dans le petit
four d, creusé en puits à 1 1 pied de profondeur
dans le sol : la goulette pour donner l’air nécessaire
à alimenter le feu, n’y manque pas. Cette
pièce a un balcon e qui servait à maints usages.