nous sommes restes dans une ignorance complète.
Baktchisaraï. — Tchsufout-kalé (Kirkor). — Vallée de
Josaphat. — Monastère de l’Assomption. — Cryptes.
Eski-Yourt.
Je conseille aux géologues qui voudront étudier
quelques phénomènes intéressants, en se
rendant à Baktchisaraï, de suivre la route directe
, quoique la plus pénible.
Le cône isolé de Tépékerman est en face
d’une grande et profonde entaille dans le grès
vert, très-semblable, à son ouverture, aux cluses
de Surène ou de la Kalche; mais au lieu de
passer'd’outre en outre, elle se termine tout à
coup par un impasse. Je remontai par un sentier
cette fausse cluse, et bientôt escaladant de couche
en couche l’amphithéâtre boisé, je me trouvai
sur le plateau légèrement incliné au nord
que forment les assises crétacées.
A peine avancé sur le plateau, au bord de
l’impasse je trouvai un îlot de 100 pieds de
haut de la roche à nummulites, qui est resté là
isolé, ayant pour base les couches crétacées qui
appartiennent au n° 2.
Quand on voit de pareils îlots (j’en ai déjà indiqué
quelques-uns à Tcherkess-kerman) et
par-dessous, pour piédestal, les couches de la
craie qui remplacent en Crimée la craie blanche
de Rughen ou de Meudon, l’on ne peut s’empêcher
de croire que tout le massif entier qui se
compose du calcaire à nummulites et de la craie,
n’ait été un jour un massif plein, à couches non
interrompues, sans lacune, dans toute l’étendue
de la formation. Quel phénomène donc a
pu dénuder ainsi des surfaces si considérables
et d’une si grande épaisseur? Je puis bien supposer
que quelques parties du calcaire à nummulites
sont plus dures, plus compactes, plus
intimement cimentées que d’autres; mais cela
n’expliquera pas comment nos pluies actuelles
auraient pu dénuder et enlever d’abord les parties
les plus tendres de ce calcaire, puis les
couches supérieures de la craie, c’est-à-dire une
épaisseur de roche plus ou moins dure de i5o
pieds au moins d’épaisseur, tandis qu’elles les
auraient laissées intactes à fort peu de distance ,
par exemple , sur le flanc septentrional du
vallon de Baktchisaraï. Cette dénudation se reproduit
dans toute l’étendue des assises crétacées
, où le calcaire à nummuliles avance rarement
jusqu’au bord du crêt, mais où il fait un
retrait plus ou moins considérable, ayant disparu
avec les couches supérieures de la craie qui
sont marneuses ; le grès v e r t, qui est dessous
n’ayant pu être enlevé et entraîné aussi facilement
est resté seul, et forme les corniv
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