les roches ignées n’a pu être considérable. Car,
sauf les failles, les couches ne sont point fissurées
ou disloquées dans leur intérieur. Le rocher
neocomien entier est composé de polypiers
en gâteaux qui sont entassés les uns sur les
autres et dans le plus bel état de conservation.
Ils peuvent rivaliser avec ce que nous trouvons
de plus beau dans notre neocomien neuchâte-
lois. On voit qu’il s’en est fait sur place un dépôt,
auquel il s est mele peu d’huîtres, de peignes
et d univalves. Un sable jaune calcaire,
brillant a la cassure, sert de ciment. On peut
retirer facilement les fossiles dè ce sable. Quelquefois
la coquille a disparu et il n’est resté que
le moule, comme c’est le cas pour les Melania
heddigtonensis Sow. Mais le moule est entouré
de sable qui ne remplit pas l’intervalle que la
coquille en disparaissant a laissé.
Nulle autre roche crétacée ne repose sur ces
bancs et lambeaux de néoeomien, dont la surface
a été complètement dénudée. On peut marcher
ainsi sur le néoeomien, et suivre sa limite
avancée jusqu’à l’Aima, où une nouvelle page à
étudier doit arrêter le géologue. C’est en gros
une répétition de ce que nous venons de voir sur
la Badrak, un cratère d’éruption, dont le néo-
comien forme la corniche, mais avec des va-
riantes qu’il est nécessaire de signaler.
A Karagatche, immédiatement sur la rive
gauche de l’Alma (voyez la coupe de A à B,
pl. i 3 ) , les couches du néoeomien que j ’ai signalées
à Mangouche et à Dongouz-Koba, avec
leur surface dénudée, reposent immédiatement
sur le porphyre amygdaloïde épanché; mais
lorsqu’on suit cette couche en descendant l’Alma,
on la trouve recouverte par quelques couches
d’une marne blanche schisteuse, puis par d’autres
couches de schiste noir, les deux sans pétrification
quelconque, séparant le premier banc de
néoeomien d’un second banc où, dans une masse
jaune ferrugineuse, la nature s’est plu à entasser
avec profusion les plus beaux fossiles néo-
comiens. Tels sont des ammonites, des hamites,
des nautiles, des térébratules, des pleuroto-
maires, dont l’ensemble rappelle les espèces et
les formes des fossiles du néoeomien neuchâ-
telois (1).
La position respective du néoeomien ressort
encore mieux, en poursuivant son exploration
jusqu’à la cluse de l’Alma, où paraît, comme je
l’ai signalé à l’occasion des terres à foulon d’In-
(1) Les espèces parfaitement identiques avec lenéoco-
mien neuchâtelois sont : Y Exogyra Couloni (Aquila), le
Nautilus radiatus Sow., qui esttrès-rapproché de l'elegans
de Neuchâtel et du Mormont, la Terebratula biplicata, la
Terebratula vùma/is, la Pleuromya plicata Ag., le Discoidea
macropyga Ag., le Cidaris clanífera , le Cidaris vesiculosa,
etc.