rieürement par i 3 lours placées à 17 ou 18 pas
l’une de l’autre. Elles avaient 16 pieds et demi
de front, et 9 pieds de coté. L ’épaisseur de ces
murs intérieurs ne dépassait pas 2 pieds. L ’autre
mur, placé au bord d’un précipice , était sans
tour (1).
A considérer le style de cette construction, il
^st impossible d’y reconnaître une des constructions
des Grecs du Bas-Empire ou des Génois,
qui sont toutes murées à chaux et à mortier,
comme en font foi les ruines d’Aloucheta, d’Our-
souf, de Soudak, de Théodosie, de Balaklava.
Cette maniéré de bâtir est celle qui caractérise
les murs du petit Kastele, de Démirkapou et
d autres constructions antiques de la Crimée.
Elle rappelle les murs cyclopéens de Kimmeri-
cum (Opouk) et des tumulus du Mont-d’Or, et
je ne suis pas éloigné d’attribuer de pareilles fortifications
aux Taures ou aux Taures-Scythes.
Cette petite forteresse n’a jamais été habitée
depuis i 47^, c’est-à-dire depuis la destruction
de la puissance génoise en Crimée ; mais
il n’y a aucune raison de croire qu’elle ait
été habitée précédemment par les Génois eux-
mêmes ou par les Grecs. L’intérieur ne ren-
0 )P . de Koeppen, Krimskii-Sbornik, p. 169, où se
trouve un plan approximatif que je reproduirai dans la
partie géographique, pl. 17.
ferme pas de trace de temple ou d’autre édifice.
Si l’on veut chercher les traces d’un bâtiment
de ce genre, il faut s’arrêter dès que l’on est
arrivé sur le faîte de la montagne, à moitié chemin
entre le village et le château ruiné, et là ,
on trouvera du côté de la mer, au milieu de
grands arbres, les restes d’un monastère long
de 6 toises, large de 3 , dédié à St. Constantin
et à sainte Hélène, que Pallas trouva encore
entouré d’un mur de défense que M. de Koeppen
a cherché inutilement. Les Tatares montrent la
place où se trouvait une des colonnes du temple;
elle a été transportée au jardin du comte Vo-
rontzof à Oursouf où je l’ai vue. Elle est ornée
d’une grande croix en relief ; on s’est servi d’un
marbre rubanné de bleu et de blanc, semblable
à celui dont j ’ai mentionné plus haut l’emploi.
MM. Pallas et Cripps (1), compagnons de voy age
de Clarke, n’ont vu qu’une seule colonne ; mais
celui-ci ajoute que précédemment il y en avait
quatre, deux de marbre blanc et deux de marbre
vert, et que le prince Potemkin en fit enlever
deux pour décorer une église qu’il bâtissait
à Cherson ou dans le voisinage.
A juger par analogie et par la constance que
(1) Pallas, Voyage, etc. t. II, p. 188. Clarke,Voyage,etc.
Ai II, p. i 65 et 166.