sur cet emplacement des térébinthes de 7 à 8
pieds de circonférence (1). Près de ces ruines
est une source appelée Vrissi-Tchesmé.
A peu de distance de ces ruines, un joli sentier
que le comte de V itt, possesseur de Mour-
goudou, a fait tracer au milieu des bois et des
rochers, au pied de la muraille à pic du mont
Mégabi, aboutit à la grand’route ; mon compagnon
de voyage, M. Marko, eut soin de me
faire passer par-là, pour me montrer au pied du
rocher d’autres ruines antiques avec une jolie
grotte naturelle. Les échappées de vue dont on
jouit à travers les arbres sont extraordinaires,
portant sans cesse sur la haute paroi à pic du
mont Mégabi, tapissée ou plutôt ensanglantée
par les rameaux rouges des arbousiers. Une
croix dorée désigne sur son sommet l’emplacement
d’une ancienne fortification. Le plus bel
exemplaire du genevrier cade que j ’aie v u , se
trouve dans ce parc naturel j ce n’est plus un
buisson, mais un arbre de plus de 20 pieds de
haut (2).
(1) Pallas, etc. t. II, p. 178. Pierre de Koeppen,
Krimskii-Sbornik, p. 189.
(2) Quelques semaines avant mon passage, en i 834? Ie
parc et les rochers avaient été illuminés en l’honneur du
séjour du duc de Raguse à Mourgoudou : on parlait encore
avec admiration de cette fête.
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Mourgoudou ou Orianda de VU l, l’une des
plus belles créations de la cote , est a 1 extremite
du parc, sur une terrasse élevée de 892 pieds
au-dessus de la mer, et c’est ici que l’on retrouve
pour la première fois au complet l’ensemble
fantastique de ces galeries, de ces portiques,
de ces toits, de ces fabriques, mélange
de style tatare-oriental, de gothique, de grec,
approprié à ce nouveau climat, ou l’on cherche
de l’air et de la vue.
Au-delà du col d’Orianda de V itt, où quelques
couches de grès marquent l’endroit où les
massifs de rochers qu’on laisse à gauche se sont
détachés du mur principal, la route fait un grand
contour et passe en entier sur les flancs calcaires
du promontoire Aïthodor. Ici M. Marko me fit
suivre un sentier qui devait nous mener au monastère
; des rochers affaissés, masqués par les
grands genevriers eades et orientaux, et des
ruines abandonnées qui se succèdent à chaque
pas dans Ce labyrinthe sauvage, sont un digne
avant-coureur du spectacle que je vais chercher.
Après un trajet de 2 verst et demie dans ce désert
, nous nous arrêtons tout à coup au pied
d’un rocher isolé, passablement escarpé et bordé
d’une ceinture de genevriers, et ce n’est que
quand nous avons grimpé sur sa plate-forme
que je m’aperçois que nous sommes au bord de
la mer, et que le rocher sur lequel nous sommes