L’empereur Zénon a régné de 474 à 491 •
L ’indiction 14e se trouve deux fois pendant le
règne de Zénon , en 476 et en 4gi : cette insci
iplion est de l’une ou de l’autre de ces années,
qui répondait à l’an 512 de l’ère delà
Chersonese, dont M. Boeckh fait remonter l’origine
à l’affranchissement de la ville par les
Romains , qu’il place en 36 ou en 21 avant J. C.,
contre le texte formel de Strabon (1).
Rues.— Places.’
Une rue principale qui traversait la ville dans
sa plus grande longueur, aboutissait à la grande
porte de la ville. Plus régulière , et mieux alignée
que les anciennes rues des villes anséatiques,
elle n’en différait guère pour la largeur qui ne
dépassait pas 20 pieds. Elle était bordée de
maisons prèssées les unés contre les autres.
Elle s’ouvrait à peu de distance de la porte, à
gauche en descendant, pour donner une large
issue à la Grande place du Marché, qu’on reconnaît
facilement au grand las de déblais que
les Chersonésiens y transportèrent, lorsque, par
des mines secrètes, ils emportaient la terre dont
le grand Wladimir, qui assiégeait la ville en 988,
voulait faire combler les fossés (2).
( 0 Boeckh, Corp. Inscrip. II, 89.
(2) Voyez la note qui suit. Ce tas de déblais'que j ’ai
Cette grande place dont il est difficile de fixer
les limites exactement, communiquait avec la
rueprincipale par une petite place, dont un palais
prenait toute la largeur, ne laissant à droite et à
gauche que deux courts passages.
Ce palais était sans doute l’un de ceux que
mentionne Nestor, près de l’église de la sainte
Mère de Dieu, du côté de l’autel. Il n’en reste
qu’un amas confus de pierres informes dont
l’encombrement masque toute distribution intérieure.
Cherson avait encore plusieurs autres petites
places qu’il est difficile de circonscrire.
E g l i s e s .
Le gouvernement russe avait chargé M. le
lieutenant Rruse de faire déblayer ce qu’il y
aurait de plus intéressant parmi les ruines. Il
commença par les églises, et parvint à en déterrer
trois.
D’après le récit de Nestor, je ne doute pas
que la plus voisine de la grande place, et par-
conséquent du palais que je viens de mentionner
examiné attentivement, a l’air d’un tumulus allongé : il
ne consiste qu’en terre rapportée, débris de tous genres,
écailles d’huîtres, de moules, etc. Sur l ’une des extrémités
du tertre sont les fondations de la chapelle de
Wladimir.