champs, ou mettent le feu à une tonne de goudron
suspendue à une haute perche, et dansent
autour avec des flambeaux : puis ils font des
processions autour de leurs maisons et de leurs
propriétés. Maintenant après ce que j ’ai dit de
la divinité vierge des Taures, que chacun fasse
son hypothèse comme il le jugera convenable.
Le bloc erratique de Ghélinkaïa n’est pas le
seul qui mérite d’être visité. Plus à l’ouest, et dans
une position plus élevée, on en voit un second
qui s’est arrêté au bord d’un talus, sur le grès
rouge et sur le schiste : sa forme est pyramidale.
11 a près de 200 pieds d’élévation ; il est fendu
du haut en bas : la moitié la plus avancée sur le
bord du talus, s’est détachée entièrement de
l’autre moitié et a glissé plus bas, sans doute
parce que le sol a cédé, en sorte qu’elle présente
une fente de 6 à 7 pieds de large. Les faces de la
pyramide qui n’offre presque pas de traces d’une
structure stratifiée, sont marquées de tous côtés
de fentes et de fissures dirigées en tous sens,
dans lesquelles quelques cormiers et d’autres
arbustes ont pris chétivement racine. La base du
rocher est libre et n’est encombrée que de peu
de débris calcaires.
En montant derrière Ces rochers erratiques
sur les couches de grès rouge, l’on trouve bientôt
les couches en place de la roche jurassique
qui fait mur pour couronner cet amphithéâtre.
La nature fournit heureusement ici un moyen
curieux de reconnaître de loin ces couches successives
et leur direction. Le pin taurique qui
s’élève jusqu’à la tête de la Yaïla, ne pouvant
tapisser des pentes à pic de 1000 pieds d’élévation
et plus, a su pourtant prendre racine dans
les interstices des couches ; c’êst ainsi qu’il forme
des lignes ou allées régulières sur le roc nu, indiquant
une allure et une inclinaison telle que
l’offre mon dessin.
Une source qui jaillit au pied du rocher de
Ghélinkaïa, marquait le 3 septembre i 832 1 10
de R. Voilà, au milieu de ces chaos calcaires,une
troisième source qui indique une température
plus élevée que la température moyenne des
sources (1).
Aï-Daniel. —■ Chaïtankaïa.
Je m’arrête quelques instants à Aï-Daniel,
parce qu’il m’est impossible de passer sur ces
promontoires qui ferment à l’ouest la baie
(1) M. de Koeppen, Ueber i 3o Quelten Tauriens, p. 29,
cite, sur une source dé Kisiltache, des observations faites
les 22 et 23 juin 1837 à différentes heures, qui lui donnent
de io °,3 à io ° ,8. Page 3o, il en cite d’autres sur Sououk-
sou qui vont de 90 et 9°,8 en janvier i 834, à fcif en septembre
i 833. Les fontaines d'Oursouf vont de io°à 11°,
(p. 3o). Je trouvai le 5 septembi’e 183a la température de
la principale de 10",8 de R.