terreux, puis des jets de vraie lave ophi tique. Ces
jets composent en partie le soubassement de la
falaise, ou bien ils sortent sous forme de pics
isolés des profondeurs de la mer et bordent le
rivage. Toutes ces laves sont prismatiques. En
voyant ces jets, ces pics isolés dans la mer, ces
coulées délavés déchirées, l’onne peut s’empêcher
de Croire à une grande catastrophe qui a
abîmé cette partie de la Chersonèse, l’entraînant
au fond de la mer, et ne laissant Ça et là que
quelques débris noirs qui ont su braver les fureurs
de la catastrophe et celles de la mer.
Le plus bel échantillon et le plus instructif de
ces débris est celui qui surgit immédiatement au-
dessous du monastère de Saint-George. Je l’ai
dessiné Ve série, pl. i 7 , et le géologue, en l’examinant
attentivement, y reconnaîtra sans peine
un, fragment d’ungrand je t sphérique ou elliptique
à couches concentriques, d’une lave
ou d’un granité ophitique, dans lequel le refroidissement
et le r trait qui s’ensuit ont
produit deux genres de fissures, les fissures
circulaires ou elliptiques, semblables à autant
d’écailles ou d’enveloppes; et les fissures perpendiculaires
à Taxe, qui divisent les grandes
bandes elliptiques en une infinité de prismes
plus ou moins réguliers comme les basaltes.
Mais ce que nous avons ici n’est qu’un fragment
: où est le reste ? On voit clairement qu’il
a été détruit en même temps que les massifs aux-1
quels appartenaient les débris que l’on voit çà et
là dans la mer (1). En face de ce fragment, à
quelques cents pas du rivage, s’en trouve un
surtout qui attire l’attention par sa forme en
carré long, et sa surface qui fait table : l’îlot
entier n’est composé que de colonnes prismatiques.
Mais, je le répète, ces laves et ces porphyres
sont antérieurs à l’époque tertiaire, puisque
tout l’étage de cette formation est déposé dessus.
A ce travail volcanique si varié, à l’apparition de
ces masses ignées, si compliquées au monastère
de Saint-George, appartiennent une partie des
accidents qui déchirèrent la craie et le calcaire à
nummuliles.
Avec l’époque tertiaire commença le vrai volcan,
le volcan moderne, vomissant des matières
volcaniques, des cendres, des scories, etc. Sa
distance de la Chersonèse doit avoir été encore
assez considérable, puisque le plateau de la Chersonèse
offre à peine, par un renflement, l’indice que
le pied du cône ait atteint jusque-là. D’ailleurs
nulle trace d’une coulée récente qui soit arrivée
( i) Pour bien juger de l’ensemble de ces débris, que
fou prenne la pl. 60, IIe série, et la pl. 20, y * série,
qui sont prises de deux points opposés, et qui par conséquent
Se complètent l’une l’autre.