sèrent les Génois, et remirent la ville et le cbâ-^
teau entre les mains d’un noble grec, nommé
Alexis, seigneur de Théodoro (Inkerman) (1),
Il en fut chassé l’année suivante par le capitaine
Charles Lomellin, que Gênes envoya à la
tète de 20 vaisseaux de la métropole, auxquels se
joignirent un bon nombre d’autres des mers
de la Grèce ; ce qui faisait une armée de
6000 hommes.
En i 47Ô Cembalo eut le sort de Soudak et’fut
pris par les Turcs qui ne le détruisirent pas ; la
destruction de la forteresse de Balaklava est plus
récente, sans qu’on puisse en assigner l’époque
précise. Quant à la ville bâtie au bord de la
baie, elle fut habitée pendant plusieurs siècles
par des Tatares auxquels elle fut enlevée par ses
nouveaux habitants, les Grecs Arnautes, qui les
en chassèrent en 1780 environ.
Le dessin que j ’ai donné de Balaklava, IIe sér.
pl. 64, fig. i , achèvera ma description de cet
endroit (2). La forteresse est sur les rochers à
gauche ; la tour la plus éloignée domine la mer
(1 ) P. de Koeppen, Krimskii-Sbornik, p. 2i5.
(2) Comparez mon dessin avec celui de Pallas, Atlas,
t. II, pl. 9. On pourra juger des changements et dégradations
qui ont eu lieu de 1794 à 1834- La vue de Balaklava,
qu’a donnée M. Montandon, Guide, ètc., p. 190, pl. n° 1 j ,
est dessinée sans proportion des hauteurs ; d’ailleurs elle
est si mal lithographiée, qu’elle en est inintelligible.
et renferme une citerne. La grande tour, la plus
rapprochée, est ornée d’un bas relief avec des
écussons, renfermant au milieu deux poissons
en sautoir, ayant au lieu de tête une fleur de
ly s , de chaque côté un ange, au-dessus une
croix, au-dessous une inscription en deux lignes,
illisible à cause de sa hauteur (1).
En avant de la forteresse en ruines, s’étend
une partie de la ville grecque actuelle de Balaklava.
A droite, la baie et le port encaissé du côté
de la Chersonèse héracléotique par des rochers.
Au fond, la passe étroite qui mène à la mer. La
baie est très-poissonneuse, etc. Comme elle est
toujours calme, on peut y pêcher en tout temps.
Les poissons les plus recherchés sont les maque-
raux, le Mugil cephalus ou képhale, et la
mule ou mulet rouge, très-recherché, pour
son goût exquis, par les Tatares, qui l’ont appelé
Khan-balyk, le poisson du khan ou du
sultan.
( 1 ) Martin Bronoviùs,dans sa Description de la Tartariey
iS g5, p. 7, dit : « Arces, ædes, mænia et turrès sump-'
tuosae, cum plurimis genuensium insignis et titulis pros-
tratæ et omnino dirutæ jacent.»