que tous au genre de campagnes avec donjons
que je décrirai plus bas. Un ou deux seuls
de ces tumulus sont peut-être des tertres de
déblais amoncelés ainsi pour débarrasser les
champs,
Le grand boulevard qui se prolonge au loin,
au devant de la grande porte de la ville, sur le
dos le plus élevé de l’isthme, était bordé aussi de
cryptes tumulaires, qui, taillées dans les flancs
du rocher, formaient plusieurs étages jusqu’au
fond du ravin. La plupart, ouvertes par des
mains profanes, ont changé de destination ; les
pâtres y gardent leurs moutons pendant les
mauvais temps. Dans d’autres, les soldats russes
ont construit des poêles, des portes, des fenêtres,
pour s’y loger lors de leur arrivée à
Sévastopol, pendant que l’on bâtissait la Quarantaine.
Une partie de ces travaux grossiers
date aussi de l’époque de la peste de Sévastopol.
Enfin les tombes remplissent encore tout l’espace
qui s’étend à l’ouest du grand boulevard et
des murailles de la ville, jusqu’aux Sôses et
même jusqu’à la baie des Tirailleurs, de manière
que Cherson entier était cerné du côté de terre
par des sépulcres.
Un large chemin, bordé d’un côté par le
fossé de la ville, et de l’autre par deux rangs
de grandes pierres rongées, espèce de stoa qui
aboutissait à un grand édifice carré,débouche sur
une grande place vide, presque sans pierres, et
sans fondations aucune d’édifice. On s’étonnerait
de voir une aussi grande étendue de terrains
abandonnés à la porte de la ville, si cela n’était
justifié par sa destination à servir de cimetière
général. Le temps a effacé les tombes, et on a
enlevé sans doute les monuments qui sortaient
du sol ; mais nombre de cryptes qu’on a découvertes
çà et là , sont là pour témoigner de son
emploi primitif.
Autant que j ’ai pu le comprendre par le récit
que l’on m’a fait, c’est dans une des cryptes voisines
de l’extrémité du grand boulevard, que
l’on a découvert le relief et Vinscription en
l’honneur de Théagenes et de sa femme, publiés
par Clarke, t. II, p. 111. La crypte ouverte par '
les soldats, ressemblait à celles dont j ’ai donné
les dessins j elle avait dès niches dans lesquelles
étaient déposés les ossements que les soldats
trouvèrent entiers et bien conservés, et dont j’ai
vu les débris sur le. sol.
L’inscription porte : « Théagènes, fils de
Chrestion , et sa femme Oulpia Makaria, âgés
de 65 et de 52 ans. Ave.» Au-dessus, l’on avait
représenté debout Théagenes et Oulpia, dans
le costume du temps; le premier tient de la
main gauche un livre ou rouleau, ce qui l’a fait
baptiser par Clarke du nom de Philosophe.
Sous son manteau romain, rejeté sur l’épaule,