tares et des Turcs, de la nation golhe; le duché
et les habitants de la Gothie ont été effacés par
les populations Tatares qui ont envahi le pays,
et Mangoup, demeurée entre les mains des
Turcs, est devenue le chef-lieu de l’un de leurs
quatre Kadiliks en Grimée (1).
En résumé, par cette petite digression, j ’ai
voulu faire comprendre :
i° Qu’il était impossible d’attribuer les premiers
et les principaux établissements troglo-
dytiques de la Crimée à un autre peuple qu’aux
Taures ;
2° Qu’il n’y avait pas de manière plus naturelle
d’interpréter les noms de Dorus, de Klimata,
que par le versant septentrional et boisé de la
chaîne taurique;
3° Qu’à ces noms succéda depuis le dixième
siècle celui de Gothie, avec capitale Mangothia
(Mangoup), archevêché;
4b Que les Goths y avaient été le peuple prépondérant
après les Tauro-Sç^ythes et les Alains,
depuis le milieu du second siècle de notre ère
jusqu’à la fin du quinzième.
palpable : Voy. sa Tarlartoe Descr., p. 7 et 8. Koeppen,
Skornik, etc., p. 281, note 4*3.
( i ) Là Crimée était partagée en 48 kadiliks , dont
4 dépendaient immédiatement de' la Turquie, ceux de
Kafa, de Mangoup, de Soudak ai dé Yénikalé. Koeppen,
Sbornik, p. yff?
Baie de Sévastopol. — Aktiar.— Ermitage.— Ruine d’un
village chersonésien. — Aquéduc. — Tunnel. — Monastère.
De Sévastopol à Inkerman, le chemin par
terre est ou fort long ou très-pénible. Si l’on
veut éviter les nombreux ravins qui coupent la
Chersonèse, l’on est obligé de faire un grand
détour; le sentier direct est fatigant, parce
qu’on n’en évite aucun; à peine est-on descendu
au fond d’un ravin par une pente des plus rudes,
que l’on est obligé d’escalader l’autre flanc pour
continuer sa marche. D’ailleurs ni l’une ni
l’autre de ces routes n’offre quelque chose de
pittoresque ou d’intéressant, excepté quelques
ruines pauvres, semées çà et là, à l’abri des
rochers. '
Rien n’était désert du temps de la gloire de
Gherson. Une population laborieuse, sacrifiant
le plaisir d’une vue large et grande à celui
d’avoir un petit coin de terrain, s’était emparée
du thalveg de tous les ravins, et demeurant à
moitié dans des grottes et à moitié dans des
huttes grossières de pierres et de terre, consacrait
ses soins à des terrasses, à des digues qui
devaient étayer une terre précieuse et assez
fertile, couverte de vignes et d’arbres fruitiers.
Ni le vent du nord, ni les froids violents ne