l’Orient (excelsa), à fruits noirs, avec des troncs
d’un pied et plus d’épaisseur, et des, genevriers
cades (oxycedrus), à fruits rouges (1). Le pin
taurique croît sur les rochers nus ; le ftérébinthe
et le micocoulier (celtis) prospèrent par toute la
vallée. Le chêne pubescens est commun comme
le long de toute la côte ; car le chêne commun
( Quercus robur) ne dépasse guère les yaïlas.
Enfin le charme forme le fond principal des forêts.
Sur la hauteur du port de Laspi, je voulus
dessiner la vue du cap Æa,qm ne se présente
de nulle part avec plus de majesté que d’ici. Je
reviendrai sur ce paysage.
Une partie de la baie de Laspi est encaissée
par des blocs entassés de calcaire noir , fendillés
et brisés en tous sens, et pénétrés d’outre en
outre de spath calcaire. La catastrophe quia
brisé la roche en morceaux , en a broyé et
(1) Pallas hésite entre le Jun. Lycia et lé Jun. Bermu-
densis pour fixer l’espède du genévrier que les Ta tares
appellent Samla-Agatch ou Kurà-Ardilch. Hablitz, Dcs-
ci ip. phys. de la Taunde, en fait le Jun. Sabina de Linnée
ou genévrier du Don. Dans la Flore de Marschal de Bi-
berstein, c’est décidéiùent le Juniperus excelsa, le genevrier
de l’Orient, dontTournefort a planté un exemplaire, qu’on
a conservé, devant le nouveau musée de minéralogie du
Jardin des Plantes. J’ai dessiné ce bel arbre à l’angle du
paysage, IIe série, pl. 66. On trouvera le genevrier oxycedre
cadedans la planche suivante.
roulé une partie des fragments qui ont été réunis
et recimentés par le même spath calcaire. Sur
le rivage, l’on ne trouve mêlés aux cailloux de
calcaire noir que des cailloux roulés de lave, des
morceaux de pierre ponce, des porphyres de
toutes couleurs , des serpentines. Je ne sais
d’où viennent les débris volcaniques, quoique
M. Compère m’ait assuré avoir vu s’élever tout
à coup du milieu de la baie une colonne de fumée
échappée d’une fumerolle.
De là , nous dirigeant vers le pied du mont
Ilia, nous traversâmes d’abord la digue d’un
grand éboulemenlaprès lequel un rocher qui
s’est détaché de l’ilia, et qui est resté suspendu,
présente sa muraille à pic. On l’appelle 1 e Rocher
des Kapkans (des pièges pour le gibier). Cet
endroit a été habité. Une source qui s'échappe
de la paroi du rocher, à 8 pieds au-dessus du
sol, coule comme une fontaine sur la mousse (l),
au milieu du lierre et de la clématite qui l’encadre.
L’eau arrose le pied de quelques vieux
ceps abandonnés ; elle a une température de
7°,5 de R.
Un nouveau chaos que, depuis la nuit des
temps, le mont Ilia semble se plaire à augmenter
en détachant sans cesse de sa paroi à pic des
fragments énormes, est un passage dangereux,.
(i) Atlas, Ve séi,ie'> pl. 24. fig- 2