depuis plusieurs lignes de large jusqu’à plusieurs
pouces; leur surface paraît quelquefois comme
chargée d’oxide de fer; d’autres fois ils sont
simplement carbonisés, ou ils se sont convertis
en anthracite.
Ce grès verdâtre ou gris, monte avec le schiste
depuis le bord de la mer, se cintre tout autour
de la vallée d’Oursouf où ses dénudations présentent
une large bande de gros blocs de grès
surplace (1); puis il s’élève jusque sous le rocher
erratique de la pyramide, où il devient
gris-rouge en changeant de couleur (2).
En suivant le rivage de la mer au-delà de
Grand Aï-Daniel qui appartient au comte Voront-
sof, j ’ai trouvé que le grèsque je viens de décrire
était recouvert de schiste noir, puis de calcaire
fracturé, après quoi revenait le grès avec une
puissante formation de calcaire jurassique, formant
le promontoire deNikita. Ce promontoire,
limite extrême des baies d’Oursouf et de Yalta,
(1) Ces brisures datent du soulèvement de la vallée ; ce
grès est une excellente pierre de taille, d’une exploitation
facile.
(a) En classant ces grès à lignites et à anthracites parmi
les roches liasiques, ainsi que l’a faitaussiM. deyerneuil,
je ne prétends point en inférer que les anthracites des
Alpes soient décidément de la même formation. Je laisse
au Mémoire de M. Alphonse Favre sur les anthracites des
Alpes toute sa portée.
est un grand contrefort qui se détache de la
c h a în e principale, et qui envoie les assises jurassiques
plonger dans la mer.
Il m’importait de remonter jusqu’au point
d’attache de ce grand massif. C’est pourquoi, le
longeant jusqu’à la hauteur où passe la nouvelle
route, j ’arrivai à une première paroi où je trouvai
une tranche complète des diverses formations
de ce massif ; j ’en ai donné le dessin Ve série,
pl. 12 , f. 1. Tous les terrains que je viens d’explorer
successivement y sont résumés.
Le grès par couches assez régulières, prenant
en grand l’inclinaison et la courbure du dos du
promontoire, s’élève à 4o ou 5o pieds de haut,
il est caractérisé par les débris de roseaux et
de bambous : ses couches sont brisées par blocs
angulaires. A son toit commence une couche de
quelques pieds de schiste, alternant une dizaine
de fois avec un calcaire noir, qui prend le dessus
et termine cette succession. Ce dernier est
fissuré de toutes manières et paraît avoir subi
deux altérations principales. Par la première, la
texture de la roche s’est remplie de filons de
spath calcaire, et les pétrifications ont disparu.
Par la seconde, les couches fissurées se sont
remplies d’une argile rouge qui a rongé les joints
du calcaire et lui a donné une teinte rougeâtre
comme au rocher de Kisiltache.
Je fus arrêté ici, et pour arriver à la tête du