Sevastopol en sont composées, et les caractères
volcaniques généraux se remarquent même ju.s-
qu’a Simféropol, au centre de la Crimée : mais,
naturellement, les variations dans le nombre des
couches, dans l’épaisseur, dans la couleur, dans
la présence de tel ou tel élément, sont infinies.
J’ai représenté Ve série, pl. 16, fig. 1, 2 et 3,
les principales différences autour de Sévastopol ;
celle qui est la plus importante se tire principalement
des fossiles qui ont été déposés parmi
les cendres et les scories. En face de la pleine
mer, j ’ai dit n’avoir remarqué que des mollusques
marins; tandis qu’en s’avançant dans l’intérieur
de la baie de Sévastopol, ils sont mélangés de mollusques
à!eau douce et terrestres. J’ai dit que
cettecouche si extraordinaire s’étendait jusqu’au-
delà de Simféropol.
La localité où elle fournira le plus d’observations
intéressantes est celle d''Ahtiar où, sur
une épaisseur de 70 à 80 pieds de marne blanche
pure, s’étend une couche de 3 pieds de cailloux
roulés d’ophitone, de silex et de débris d’une
craie noircie et comme brûlée, parmi lesquels
on trouve pêle-mêle une hélice qu’il m’est impossible
de distinguer de la plébéienne (Hélix
plebéia Meg.), un planorbe parfaitement semblable
au Planorbis corneus Drap., une lymnée
etc. ; tous ces mollusques sont bien conservés,
et en grande abondance. Près de l’embouchure
du Belbek, les Ckondrus sont presque aussi
nombreux que les hélices.
Ces faits viennent à l’appui de mon histoire
géologique de la Crimée, et prouvent clairement
l’existence d’une île crimèenne pendant l’époque
tertiaire. Là vivaient des mollusques terrestres,
peut-être les mêmes que ceux qui y vivent aujourd’hui;
telle est au moins ma conviction.
Une catastrophe volcanique, avec des mouvements
violents de la mer, ont occasionné une
espèce de déluge (par immersion peut-être),
qui a en traîné les mollusques terrestres et lacustres,
et les a déposés à l’entrée de l’écluse de la
Tchornaïa-Retchka, réceptacle des eaux de
cette partie de la chaîne Taurique et de la vallée
de Baïdar. On comprend dès-lors pourquoi ces
mollusques terrestres se trouvent plutôt dans
l’intérieur des terres que dans les falaises en face.
de la pleine mer.
Les traces du volcan ne sont visibles sur aucun
point de la terre ferme ; tout concourt plutôt
à déterminer sa position à l’entrée de la baie de
Sévastopol, dans les abîmes de la mer, et si je ne
me trompe, les porphyres amygdaloïdes de la
gorge du temple d’Iphigénieque j ’ai signales, sont
déjà les restes de ses flancs.
En suivant la côte, chaque pas offre de nouvelles
preuves des éruptions d’un volcan ; au
porphyre amygdaloïde succède un porphyre