autrement qu’à Mancoup, où j ’ai supposé qu’ils
servaient à y assujettir les amphores pointues.
Enfin , une autre et dernière crypte achèvera
de donner une idée du goût des troglodytes
taures : je l’ai choisie parmi les plus commodes,
exposées au midi, sur une terrasse naturelle à
mi-pente du rocher taillé en façade. L’on y a
excavé une suite à plusieurs étages d’appartements
différents, qui se suivent comme les mai-?
sons d’une rue, représentée ici par la terrasse
naturelle qu’on a soigneusement nivelée.
L’un des appartements principaux se compose
d’une pièce A , précédée d’une espèce de porti-*
que, avec une large porte qui donne sur la terrasse.
Le côté oriental de ce portique est taillé
en demi-rcercle, comme l’abside d’une petite
chapelle ( il,
La pièce A , qui a 37 pieds de long, n’a pas
toujours été aussi grande j elle était subdivisée
en deux par une cloison en bois, dont on avait
assujetti les montants dans plusieurs mortaises
qui se remarquent dans un pilier et au plafond.
La cloison venait aboutir près de la niche c , espèce
de petit oratoire avec une fenêtre e.
L’intérieur de la partie retranchée ne renier-*
mait qu’un lit-niche a, et point de foyer, Le
( j ) Atlas, IVe série, pl. 6, fig. 1. Un plan avec deux
côupes.
fond en avait été disposé au moyen de planches
glissées dans des rainures, en cases g , pour y
mettre du blé ou d’autres provisions.
Dans la grande pièce A, l’extrémité à droite
était aussi occupée par une case f de 12 pieds de
long, sur 18 pouces de large : mais celle-ci avait
été ménagée dans le roc et n’avait que la profondeur
nécessaire pour un lit : une petite famille
entière y avait place, à moins que ce ne fut la
couche du père et de la mere. Au reste, ils n é-
taient pas plus au large que l'on ne l’est sur les
troncs de chêne taillés en façon de lits en
Iméreth.
J’ai pu suffisamment étudier ici les trous b et
les poignées c énygmatiques dont le rebord des
lits-niches et les angles des niches sont percés,
et j ’en reste à mon dire, qu’il servaient à y assujettir
un rideau pour se garantir du froid.
J’ai aussi retrouvé ces poignées dans les cryptes
de Vardsie, sur les rives du Kour.
Le foyer qui mesurait 2 pieds de large, au lieu
d’être hémisphérique, était aplati dans le fond
et n’avait pas beaucoup plus d’un pied de profondeur
: il n’avait pas de goulette.
Le plafond de la crypte ne s’élevait pas au-
delà de 6 pieds. Le cabinet à coucher B, auquel
on arrivait en passant sur le coin d’un lit-niche,
était encore plus bas : sur les jambages de la
porte sont encore les marques des trous carrés