louche à la source (le Sououksou qu’il domine
comme une haüle muraille. Enfin les débris
de ce terrain erratique paraissent remplir aussi
une partie de la baie d’Oursouf, comme le
prouvent les deux rochers de Tachelar ( les
pierres), qui, dans une mer profonde de 160
pieds environ, sortent leurs cimes de 170 pieds
au-dessus de flots, ce qui leur donne une hauteur
entière de 33o pieds environ. La mesure
de ces fragments donnera une idée de celle des
autres.
Tel est le pays que ma route traverse; çà et
là quelques fragments de schiste sortent sôus
le chaos qui se trouve même partagé en deux
par un profond ravin de schiste, où l’on peut
étudier la superposition du sol.
Au milieu de ces rochers entassés pêle-mêle
au hasard, appuyés les uns sur les autres, l’on
ne fait pas un pas que l’on ne trouve des traces
d’antiques habitations, avec des murs taures,
tels que ceux que j’ai signalés plus haut, elles
couronnent entre autres deux mamelons arides.
De l’autre côté du ravin d’où j ’ai dessiné la vue,
IIe série, pl. 64, l’on atteint déjà les marques de
la nation tatare, dont les tombes se mêlent à de
angulaires, a été régénérée par un ciment calcaire produit
probablement par les eaux qui ont suinté parmi ces déblais
erratiques.
plus anciens sépulcres; d’ici l’on peut le mieux juger
de la grandeur du massif erratique couronné
dès ruines des tours du vieux château d’Oursouf.
Les établissements les plus considérables sont
de l’autre côté, et consistent en fortifications de
plusieurs époques. Les tours et murailles qui
s’appuient sur les deux rochers et semblent en
défendre hermétiquement l’abord de toutes
parts, appartiennent, sans doute au château bâti
par l’empereur Justinien (1). Les murailles sont
solidement construites à la chaux et en pierres
grossièrement taillées. En avant de ces constructions
primitives, s’étend autour d’une terrasse
naturelle un second système de défense, composé
de deux fortes murailles à la chaux et en
pierres brutes, dont l’une fait face à la mer et
l’autre à la vallée et au village d’Oursouf. Ceci
a l’air génois, car Pallas a encore vu les embrasures
pour des canons, dont deux étaient
dirigés vers la mer, et cinq vers la vallée. Au-
(1) Procppii, Coesarensis de Ædificiis, lib. 3, cap. 7.
Præterea cum Bospori et Chersonesis quæ urbes maritimæ
in eo littore transpaludem Mæotidem ultraque Tauros
ac Tauroscythas ad Imperii Romani limitem sitæ sunt,
cum, inquam, harum urbium muros funditus labescere
compenssët, pulchei’rimos fecit ac validissimos. Ibidem
Alusti castellum extruxit et Gorzubitense. SE * 3