culte de la déesse Taure et d’Iphigénie. La
pointe du Cap Parthénique d’où j ’ai dessiné la
vue, V« série, pl. 20, et qui mérite d’être visitée
pour jouir d’un magnifique coup d’oeil sur l’en-
semble de ces ruines historiques et géologiques,
ne présente pas la moindre trace d’un édifice
quelconque, comme on pourrait le soupçonner
d’après sa position.
Au-delà du cap, en suivant la falaise vers le
cap Fanary, toutes les ruines que j ’ai visitées
appartiennent à des campagnes.
La première, heureusement placée au bord de
la falaise, se trouve au sommet de la jetée de
porphyre terreux, d’un vert foncé, dont j ’ai
donné le dessin (1). La nature a creusé dans
cette haute digue un superbe portail de plus
de 4o pieds d*élévalion > sous lequel on peut
passer en bateau.
L’édifice consiste en un donjon carré, avec
bâtiment accessoire, cour, galerie, escalier.
A 200 pas plus loin, une ruine pareille borde
encore le rocher,
M. Kruse, encouragé par les paroles de Pal-
las, qui croyait retrouver ici des temples, a fait
déterrer les murailles de ces deux constructions,
et n’a rien trouvé qui puisse justifier les soupçons
de Pallas. Parmi les débris que j ’ai soi-
(1) Atlas, IIe série, pl. 58.
gneusement examinés, je n’ai vu nulle trace,
nuls fragments de marbre, de colonnes ou d’ornements
quelconques, même en calcaire grossier.
Une troisième ruine à 400 pas de la précédente
et à 100 ou 200 du bord du rocher, consiste
aussi en un donjon carré, avec quelques bâtiments
accessoires : on voudrait en faire un
temple, que les enceintes circulaires en pierres,
qui servent d’entrée aux tombeaux, et qui sont
semées à l’entour, prouveraient le contraire : on
ne profanait jamais un lieu sacré par le voisinage
des sépulcres.
Il est encore plusieurs autres maisons de
plaisance, semées dans un petit bois de chêne;
leur éloignement fait qu’elles ont été épargnées
davantage par les chercheurs de pierre.
La Chersonèse, pendant l’hiver, sert de refuge
à une grande quantité d’outardes chassées des
steppes par les neiges. En me promenant dans
cette saison, j ’en voyais passer souvent des milliers
à la fois : elles allaient, elles venaient,
et les chasseurs embusqués sur les hauteurs,
dans de petites loges grossièrement murées,
les attendaient pour les tirer au passage ; car
les outardes, alors maigres et fatiguées, volent
très-bas, et ne s’élèvent qu’à la hauteur de
l’obstacle, qu’elles ont à franchir : bien placé,
ont pourrait presque les prendre avec la main.