teurs de PAi-Pétri, près d'Aloupka ; le marquis
de Kastelnau l’a vu dans le Mont Ilia près
de Lapsi ; M. Montandon le transporte au cap
Aïlliodor : Clarke, Héber, Mouraviev-Apostol
et M. P. de Koeppen seuls, prennent l’Aïoudagh
ou Bïouk-Kastèle pour l’équivalent de ce célèbre
promontoire.
Je crois nécessaire de résumer les fragments
très-brefs de texte qui nous sont parvenus, afin
de résoudre ces incertitudes (1).
Le texte de Scymnus de Chio, le plus ancien
géographe qui parle de la côte de Crimée, mentionne
simplement Athénaon, ajoutant que les
Scythes possédaient tout le pays qui s’étendait
de cette ville à Kytas.
Le Périple anonyme, plus explicite, compte
200 stades de Théodosie à Athénaon : à la même
distance, Arrien place le port désert des Tauror
Scythes, épithète qu’il donne à Athénaon, et qui
prouve que cette ville où résidaient les Scythes
du temps de Scymnus (c’est-à-dire 100 ans avant
J. C.), était abandonnée du temps de l’empereur
Adrien. J’ai prouvé que nulle position ne répon-
( i) Parmi les auteurs qui ont parlé de la côté de Crimée,
Hérodote écrivait 469 ans avant J.-C., Scymnus de
Chio îoo ans avant J.-C., Strabon 29 ans après J.-C.,
Arrien n o ans après J.-C., Ptolémée 2 ti ans et Procope
55o ans après J.-C. Le Périple anonyme a traduit en prose
les vers de Scymnus.
dait mieux à ce port important des Scythes que
Soudak.
D’Athénaon au mont Trapèze de Strabon (le
Tchatyrdagh ) , et au château d'A louston de
Procope ( Aloucheta), pas un nom connu.
Plus loin la ville des Lampades{des Fanaux),
dont le nom a bravé vingt siècles, était la seule
résidence des Taures, connue de Scymnus ; les
ruines de tout âge semées autour de B'iouh et de
Koutchouk-Lambat, font transition entre la
ville antique et les villages actuels.
Arrien l’appelle simplement Lampas, quand
il dit : « Du port désert des Tauro-Scythes à
Halmitis-Taurique (e6r od[xtriSa rrjtj ravptxriç), il
y a 600 stades, et de Lampas au port des Symboles
520stades. On voit que ces deux localités,
Hàlmitis et Lampas, n’en forment qu’une ou
sont: bien rapprochées, puisqu’il les-substitue
l’une à l’autre (1).
Enfin nous arrivons au point le plus contesté.
( i ) Hàlmitis peut se dériver dé afliu*, saut, endroit où.
l’on saute, ou sur quoi l’on saute. Ce nomn aurait-il point
quelque rapport avec lé rocher du haut duquel on précipiterait
les corps dés victimes offertes a la Diane Taurique,
dont il sera fait mention plus bas? Remarquons encore
que la rivière Aima prend sa source sur le versant septentrional
de la chaîne Taurique, opposé au plateau sur lequel
est bâti Bïouk-Lambat.