pierre, qui aboutissaient dans l’intérieur de la
citerne (1).
La plupart des citernes sont solidement construites
en pierres de taille, et cimentées, ayant
la forme du dessin IVe série, pl. 26 b. Quelques-
unes sont taillées dans le roc vif, comme entre les
n° 8 et 9, plan de la Chersonèse.
Le bétail et les brebis se gardaient dans de
plus petites cours groupées autour des édifices
principaux.
J ai retrouvé, dans la Chersonèse, plus de
60 campagnes avec des donjons.
(1) Cest à ces puits que se rapporte le passage de
Martin Bronovius, dans sa Description de la lattarie, p. 5.
« Ac per universum ilium Isthmum (la Chersonèse héra-
cléo tique) quondam ibi usque ad urbis Mænia (Cherson),
ædificia sumptuosa extitisse, puteos excavatos infinitos, qui
adhuc ferè plurimi sunt integri. Ad extremum vero duas
vias. Regias grandes lapidibus stratas esse certo apparet.
In eo Isthmo pomaria, h o r ti, vineæ plurimæ et optirnæ à
Græcis quondam cultæ (Belbecum nunc etiam appellan-
turj, quas Christiani Græci vel Itali et Judæi, paucique
Turcæ nunc possident, in loco eodem visuntur.— Incolis
et pagis ad urbis ipsius Mænia caret et in vastitatem
prorsus redactus est, tamen greges infiniti ovium, et pecoroni
et animalium propter nimiam soli herbarum uber-
tatem à Turcis ibi perpetuo pascuntur. Ex ædificiis illis
ruinosis quæ ibi conspiciuntur animalibus illis per sin-
gulas turmas domini proprii Turcæ vel Tartari caulas
maximas conflciunt et sepiunt. » Voyez la coupe d’une des
citernes de la Chersonèse, Atlas, IVe série, pl. 26 b.
J’ai remarqué à une dizaine des principales,
un édifice qui a excité mon attention ; il a la
forme d’une tour ronde, de 18 à 25 pieds de
diamètre ; les murs en sont minces, et n’ont que
2 pieds d’épaisseur. La porte ne donne pas sur
la cour principale, mais à l’extérieur vers la
campagne ou dans quelque cour écartée. J’ai
bientôt reconnu le iholos d’Homère expliqué
par Didyme, qui le décrit comme un petit bâtiment
rond, placé dans la basse-cour et dont
le toit finissait en pointe ; l’on y serrait tous les
ustensiles de l’exploitation rurale (1).
En général les campagnes de la Chersonèse
ne portent aucune trace d’un style architecto-
nique quelconque : pas la moindre symétrie ;
les bâtiments sont groupés pour la comuiodiLé
et non pour l’oeil : point de colonnes ni d’autres
ornements : la seule magnificence que se
permettait le Chersonésien, consistait dans la
solidité de son donjon.
Les campagnes et maisons de plaisance les
plus considérables étaient groupées le loin g des
principales lignes qui menaient à Palakium et
(1 ) Homère, Odyssée, ch. XXII, v. 466, traduction de
Bitaubé, qui rend à tort So),oç par donjon. D’après nos idées,
le donjon est la tour fortifiée, la tour principale, de dom,
en celte, élévation, hauteur, montagne ; jeon, lieu fortifié.
C’est la tour des montagnes du Caucase, telle que je l’ai décrite.