sauvages, jusqu’au moment où il fut vaincu
par les Gotlis au milieu du second siècle de
notre ère, n’a pu creuser les grottes de la Tau-
ride.
J’en dirai de même de leurs vainqueurs ,
quoique moins barbares et plus attachés à des
demeures fixes. S’assimilant avec les Alains
qu’ils forcèrent à renoncer au brigandage, et
avec les Tauro-Scy thes que ces barbares avaient
épargnés, les Goths furent* de tous les peuples
qui envahirent la Crimée (i),les seuls qui apportèrent
la paix et l’instinct de la civilisation au
lieu de la guerre, du despotisme et de la barbarie
5 aussi, malgré les sanglantes suites des
migrations des peuples de l’Asie, furent-ils ceux
qui se soutinrent le plus longtemps dans cette
péninsule si disputée, qui conserva des traces
des Goths et son nom de Gothie jusqu’à la fin
du quinzième siècle.
Les premiers perturbateurs de la prospérité
des Goths furent les Huns (2), qu’un hasard
conduisit, vers l’an 376 de J.-C., à travers les
ondes du Bosphore Gimmérien, sur les rives de
( 1 ) Sie s trzencewicz, Hist. de laTauride, t. I, p- 221 et
passim. L e B eau , Hist. du Bas-Emp.,éd. St-Ma rlin, t. III ,
p . 023. P ro c ., de Ædïficn s , 1. ÎII , cap. 7.
(2) V o y . su r les oi'igines des Huns, S t-M a r tin , dans ses
notes su r l ’h is t. d u B as-Empire, p a r L e B eau , t. IV ,
p . 63 et su iv . Ce savant süppose q u e le nom Hutin est le
la Chersonèse Panticapéenne et de là dans la
Chersonèse Taurique. Le royaume du Bosphore
fut détruit : Assandre ou Cassandre, qui succéda
à Reskouporis après l’an 334, en fut le
dernier roi ; Panticapée et les villes d’Asie,
Phanagorie, Cépi (Képos), Hermonassa, etc.,
furent renversées de fond en comble par les
barbares nomades, qui regardaient les maisons
comme des tombeaux (1).
Heureusement pour les Goths de Crimée que
les Huns ne firent que traverser la presqu’île
sans s’y arrêter longtemps ; ils étaient attirés
sur les rives du Dniestr et du Danube par les
grands événements qui s’y préparaient : la mort
d’Ermanrich, roi des Ostrogoths, levait le dernier
obstacle qui pouvait les arrêter dans leurs
projets d’envahissements (2). Bientôt les Goths,
qui s’étaient retranchés dans les montagnes de
Crimée devant le torrent, reprirent le dessus.
Au milieu du sixième siècle de notre ère,
même qu e Finn, différemment o rth o grap h ié . A u reste, i l n e
reste p lu s de doute Sur la parenté rapp rochée des H un s et
des F in n o is .
( 1 ) P ro c ., de Bello Goth., 1. IV , cap. 6; id ., de Æ d if.,
1. I I I , cap. 7.
(2) V o y e z Ammien Marcellin et Jornandès su r ces événements
q u i décidèrent d u sort de l’E u ro p e et en changèrent
la face.