dit-on généralement ; je me sens oppressé, mais
je suis dans la* joie... car j ’ai trouvé le noeud de
l’enigme... Je suis au fond d’un vrai cratère
d’éruption d’un genre tout nouveau : des parois
de blocs de granité entassés les uns sur les autres,
angulaires et arrondis, forment un vrai entonnoir
cratérique au milieu du schiste, qui
s’appuie contre ses flancs. L’une des parois couronnée
de vieux oliviers s’élève à plus de 100
pieds. Le diamètre du cratère, par son ouverture,
est de plusieurs centaines de pas. Le fond de
l’entonnoir est pavé de blocs , et nulle part l'on
ne voit la roche en place. Au fond, sous les blocs
jaillit une source que l’on ne peut apercevoir- et
qui forme plus bas la pièce d’eau voisine du cratère.
Du point d’où je l’ai dessiné, Ve série,
pl. 18, l’on voit dominer au-dessus du cratère
la grosse paroi de schiste qui a été soulevée ;
par-dessus le rocher avec les ruines de i ’Issar
d’Aloupka détaché de la paroi principale l’Aï—
Pétri, dont les aiguilles semblent menacer le
ciel.
Un second entonnoir du genre du premier
s’ouvre plus à l’est sous le village même d’Aloupka.
Ils ont tous les deux une dépression qui s’ouvre
du côté de la mer, qu’ils dominent de
200 pieds environ.
Pour m’expliquer ces entonnoirs, il m’a paru
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probable que le granité ophi tique formait une
couche solide. Une rude commotion aura brisé
cette roche et en aura jeté les débris dehors,
en les entassant autour du point d’éruption. Une
partie de ces blocs qui ont de i 5 à 20 pieds de
diamètre et plusr ont roulé plus loin surle schiste,
jusque sur le rivage de la mer; tels sont ceux
qui donnent au jardin un aspect si pittoresque ;
aucune trace de bloc de granité ne paraît au-dessus
du cratère.
Tel est Aloupka dont le vignoble compte
24,000 ceps de vigne, parmi lesquels 200 espèces
importées en Crimée pour différents essais
de culture; i , 5qo oliviers plantés depuis
quelques années promettaient les plus riches
résultats.
En »fait d’antiquités, Aloupka ne compte que
les ruines d’un petit fortin grec que l’on a trouvé
sur 1’emplacement de la nouvelle maison. Un
pot en terre renfermait cinq médailles en or avec
des légendes grecques presque inintelligibles.
Sur l’un des côtés était Jésus ; sur l’autre saint
Jean et la vierge Marie, (1).
(1) M. le marquis de Kastelnaü dit avoir mesuré à
Aloupka 3 noyers qui avaient 16 , 18 et 21 pieds de circonférence
; un olivier qui avait, à 4 pieds de terre ,
11 pieds de tour ; plusieurs ceps de vigne qui avaient de
2 r.à 3 pieds de tour. T. III, p. 223.
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