vernement. Quoique Tehorgouna, en ligne directe,
ne soit qu’à 12 verst (3 lieues) de l’entrée
du dock, il a fallu , pour éviter les obstacles ,
faire faire au canal un détour qui l’a allongé de
6 verst, il a donc 18 verst 011 4 | lieues de
long ; il passe par Inkerman, et de là longe la
Grande-Baie ; les ravins profonds et la baie du
Carénage qui coupent le rivage ont nécessité
ici les plus grands travaux , deux tunnels, l’un
de i 33 sagènes de long, et trois aqueducs qui
comptent ensemble 38 arches et près de 1000
pieds de développement.
Le point où l’on a saigné le ruisseau est élevé
de 62 pieds anglais au-dessus du niveau de la
Gande-Baie. Le niveau des docks devant être de
3o pieds anglais plus haut que la baie , la chute
du canal sur ces 18 verst, serait de 32 pieds,
soit 2000•
D’après les devisdel’ingénieuranglais, M. John
Upton, qui a été chargé de la direction des travaux
, on a estimé la somme des dépenses à 2 \
millions de roubles assignats, et la durée du travail
à cinq ans, en supposant mille ouvriers employés
aux constructions . Mais, comme toujours,
les évaluations du temps et de la dépense ont été
trop faibles, et les ouvrages commencés le 17
juin i 832, ne sont pas encore achevés. Cèluiquia
v u les travaux ne s’en étonnera pas; des bassins
d’une dimension pareille, taillés dans le roc vif et
enduits de ciment anglais , des écluses gigantesques,
une pareille longueur d’aquéducs et de
tunnels, et tant d’autres travaux principaux et
accessoires, amenés à bonne fin, sont une pleine
justification en faveur de l’entrepreneur qui a su
mériter l’entière approbation de l’empereur.
Pour protéger le port et les bassins , l’on a
érigé sur le cap de Paul (Pawleski Missok), qui
en commande l’entrée orientale, le fort Nicolas
qui présente trois rangées de bastions les uns
au-dessus des autres, et qui sera armé de 260
canons, dont les feux se croiseront avec ceux
des batteries de l’Amirauté qui sont en face.
Sur les flancs des collines qui encaissent la
baie du Sud, principalement à l’orient, sont les
casernes des matelots, les hôpitaux de la marine,
les casernes de l’artillerie ; là s’étendent une
partie des Slohodes ou faubourgs habités par les
matelots mariés : ils sont composés de petites
maisonnettes uniformes, alignées d’après un
plan.
Sévastopol a une population naturellement
très-flottante, étant presqu’entièrement composée
de matelots, de soldats, d’employés et de
galériens. On l’estime à i 5,ooo âmes. Les
simples habitants forment un mélange de marchands
russes, de juifs polonais que la police
tolère avec peine, et d’Allemands de la colonie
de Kronenthal, qui se sont établis ici où ils sont