L’on donne le nom d’Aloupka-Issar, à une
forteresse bâtie à 1,338 pieds au-dessus de la
mer, en profitant d’un grand rocher qui s’est
détaché de l’Aïpétri et qui présente une étroite
arête : l’une des murailles a 700 pieds environ
de développement. Elle est murée avec du
mortier et son épaisseur est de 4 pieds. La vue,
du haut de cet observatoire, est des plus étendues
, elle embrasse les forteresses voisines de
Gaspra et celles de Limène (î).
Cratère d'éruption et de soulèvement de Limène.
Les entonnoirs cratériques d ’Aloupka ne sont
qu’un préliminaire de la scène qui se prépare
dans le voisinage. A peine a^t-on quitté Aloupka
que déjà lés ondulations du so l, et les chaos de
pierres calcaires annoncent de nouveaux déchirements
et de nouvelles catastrophes. Les grands
agents de ce formidable acte de puissance, sont
deux jets porphyriques qui ont percé à travers
le schiste entre Limène et Kikinéis , et qui, s’élevant
à une hauteur considérable, sont allés
heurter jusque sous la voûte de la muraille calcaire.
Brisée par cet effort, la muraille s’est sé-
(•ï) P. deKoeppen, Krimskii-Sbormk, p. 199. Plan et
description de cette forteresse , l’une des principales de la
côte de Crimée.
parée et forme dans la Yaïla une espèce de golfe
et même des îles de schiste, élevé ici à la plus
grande hauteur qu’atteigne le calcaire. iDaris ce
schiste refoulé en haut par la force du jet igné ,
nulle trace de couche régulière. L’on voit des
fragments de schistes empâtés en entier dans les
porphyres, ce qui prouve qu’ils étaient dans Un
état liquéfié quand ils ont formé leurs jets. Une
pareille crise n’a pu se faire sans laisser de nombreux
restes de la muraille jurassique brisée ;
ils sont épars sur le sol, mais quelquefois d’énormes
fragments se détachant seulement de la
muraille, sont restés suspendus sur le penchant
de l’abîme, prêts à s’écrouler. La pl. 12, Ve série,
fig. 3, en présente un exemple qui expliquera
en même temps la nature du rocher sur lequel
est fondé l’Issar d’Aloupka. Voyez encore la
planche 21 de la Ve série, où j ’ai représenté
l’ensemble de ce cratère de soulèvement dessiné
du haut de VEski—Bogaze. Suivez les lignes en
ziz-zag du chaos qui domine Limène; dés rochers
de plusieurs centaines de pieds sont entassés
les uns sur les autres, comme à Oursouf;
les uns se sont enfoncés dans la mer, d’où ils
sortent leur tête battue par les flots ; l’un de ces
blocs erratiques nommé Panéa, porte sur ses
flancs les ruines d’un château bâti en pierres et
en chaux, mais sans nulle particularité.
Le rocher qui domine celui-ci porte les restes