Cryples tuma la i rc s . Enceintes circulaires .
11 me semble que je suis encore à ces beaux
jours de la prospérité de Cherson. La brise du
matin, qui souffle de la terre jusqu’à dix heures,
rafraîchit la nature, et le soleil s’élevant sur les
hauteurs du Trapezus (Tchatyrdagh), fait scintiller
les vagues qui se brisent lentement contre
les rochers. Déjà les bateaux chargés de poissons,
d’huîtres et de moules violacées , affluent
dans les deux ports et se glissent entre lés vaisseaux,
se pressent, se croisent et s’empressent
de porter leurs produits aü marché. Les matelots
débarquent des marchandises de Sévastopol
et de Constantinople. Les habitants de la
campagne se pressent aux portes et apportent
des fruits et des légumes : les uns se servent
de chevaux, les autres de petites charrettes.
Toute la gi'ande place se couvre d’acheteurs
et de vendeurs; les boutiques, disposées à l’orientale
, s’ouvrent, et les oisifs viennent chercher
des nouvelles.
Les prêtres s’avancent en procession vers
l’église de Saint-Basile. C’est le plus beau moment
pour faire Une excursion sur la Cherso-
nèse, avant que le soleil s’élevant perpendiculairement
sur les ruines du temple d’iphigénie, ait
embrasé l’atmosphère, et je prie mes lecteurs
de me suivre. Mais bientôt arrêtés à la porte de
la ville, nous avons peine à nous frayer un passage
jusqu’aux boulevards où se concentrent
tous les chemins et par conséquent toute la
vie de la Chersonèse.
Là, un nouvel obstacle nous attend; cardes
processions funéraires qui se traînent à droite
et à gauche , jusqu’à la tombe de famille , barrent
le passage, et. si Cherson intra-muros est
la ville des vivants , Cherson extra-muros est
celle des morts. A peine a-t-on fait quelques pas
hors de la porte, qu’on est déjà sur des tombes.
Si nous prenons à gauche, par le chemin qui
longe la muraille jusqu’à la baie de la Quarantaine,
la nécropole s’étend pour ainsi dire sous nos
pieds. A droite et à gauche, des cryptes qui se
touchent, sont creusées sous les dernières couches
du roc vif; elles s’avancent même jusque
sous le chemin qui est miné. La plupart ont 10
pieds de long sur 8 pieds de large (î). Le tour
du caveau C est percé de trois niches très-simples
D, E e tD , une dans chaque paroi. Quelquefois
ce nombre est doublé, parce qu’on a
taillé deux étages de niches, l’un au-dessus de
l’autre.
Ces niches sont des enfoncements de 6 pieds
( i ) Atlas, IVe série, pl. 19, fig, 4, un plan et deux
coupes.